Comme dans tous les pays européens, le gaspillage alimentaire préoccupe les espagnols. De l’autre côté des Pyrénées, celui-ci s’élèverait chaque année à 7,7 millions de tonnes, dont 42% seraient dus aux ménages.
D’après une enquête réalisée en 2012 par l’Institut Cerdá pour le ministère de l’agriculture et de l’alimentation espagnol, 78,8% des consommateurs espagnols déclarent consommer des yaourts après la DLC (en espagnol « fecha de caducidad »). Parmi eux, le ministre de l’agriculture lui-même !
Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, un texte décrétant que le yaourt n’a plus une DLC de 28 jours après la date de fabrication mais une DLUO (« consumo preferente ») a été publié le 28 mars 2014. Cette date de durabilité minimale sera fixée librement par les fabricants, en fonction des caractéristiques des produits. D’après le gouvernement espagnol, ce texte s’inscrit dans la stratégie européenne visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025.
En Espagne, ce changement provoque beaucoup de remous. Du côté des industriels, on craint que cela banalise ce produit dont l’aspect santé est apprécié des espagnols. Quant aux associations de consommateurs ibériques, elles attendent des entreprises laitières une complète transparence sur les critères qui seront utilisés pour fixer les DLUO des yaourts. Elles rappellent également que si consommer un yaourt plusieurs semaines après sa fabrication ne sera pas forcément dangereux, il est impératif que la chaine du froid soit respectée à tous les stades. Une recommandation qui prend tout son sens dans un pays où les températures peuvent être particulièrement élevées.