Il est d’usage de dire que locataires et copropriétaires ne poursuivent pas le même intérêt. Mais de quels intérêts parle-t-on ? De ceux du bailleur investisseur qui a davantage acheté des produits de défiscalisation que des logements et qui ne participe à aucune assemblée générale ? Ne conviendrait-il pas mieux de s’attacher à ce qui rassemble locataires et copropriétaires ? La maîtrise des charges, la qualité de la gestion et l’entretien régulier sont autant de points impactant le quotidien de l’ensemble des occupants, quel que soit leur statut.
Plus d’un occupant sur deux en copropriété est locataire. S’il est entendu que l’usage d’un logement et d’un immeuble sont indissociables l’un de l’autre, pourquoi continuer d’ignorer la moitié des personnes qui vivent en collectivité ? Cette réflexion n’est-elle pas devenue incontournable face au constat d’inertie, voire de paralysie, dans certaines copropriétés, notamment celles composées très majoritairement de bailleurs ?
Bien sûr, il ne s’agit en aucun cas de conférer à un locataire des prérogatives normalement dévolues à un copropriétaire (le droit de vote par exemple). Mais il serait intéressant que l’assemblée générale puisse se prononcer sur certains sujets. Pourquoi un bailleur ne pourrait-il pas mandater son locataire pour participer au conseil syndical dès lors que l’assemblée générale en est informée et a donné son accord ? Nul doute que des personnes s’y opposeront, mais un débat aura lieu en séance, ce qui importe. Or, à l’heure actuelle, ce débat est tout simplement impossible, car interdit. Un comble lorsque l’on fait référence au caractère souverain de l’assemblée générale…
ci-joint la tribune publiée conjointement par la CLCV et la Fondation Abbé Pierre Quelle_place_des_locataires_en_copropriété-Tribune_validée_12_juillet_2018.pdf41.17 KB