Le Parlement européen a mis son veto le 20 janvier 2016 à un projet d'acte qui aurait prolongé l'autorisation permettant que les sucres puissent représenter jusqu’à 30% de l'énergie dans les préparations à base de céréales et les denrées alimentaires pour bébés (soit 7,5 g de sucre/100 kcal).
En effet, de nombreux eurodéputés souhaiteraient un alignement sur les recommandations de l’OMS, qui rappelons-le considère que des expositions à un régime alimentaire ou à des aliments dont le sucre ajouté contribue à plus de 10% de l’apport énergétique total favorisent l'épidémie d’obésité. D’après l’organisation mondiale de la santé, une réduction de la part des sucres ajoutés à moins de 5% de l’apport calorique présenterait même des avantages supplémentaires pour la santé.
Plusieurs eurodéputés ont par ailleurs rappelé qu’une alimentation trop sucrée dès la petite enfance altère les préférences gustatives des enfants et complique donc la mise en place d’une alimentation diversifiée et équilibrée.
A la grande surprise des industriels mais aussi du rapporteur, l'objection a été adoptée par 393 voix contre 305 et 12 abstentions.
La Commission européenne est donc invitée à revoir sa copie et à tenir compte des conseils de santé émis par l'OMS et par les comités scientifiques des États membres. Cependant, aucun calendrier n’a été fixé pour le dépôt d’un nouvel acte délégué. Il est d'ailleurs fort probable que la Commission attende l’avis de l’EFSA sur les niveaux de sucre dans la nourriture pour bébé pour se mettre au travail.