La loi « Grenelle 2 » de 2010 a instauré l’obligation de trier à la source et de valoriser les biodéchets des « gros producteurs ». Avec une mise en place progressive selon le volume de déchets produits.
Depuis le 1er janvier 2016, c’est au tour des entreprises alimentaires qui génèrent plus de 10 tonnes de biodéchets (restes de préparation de repas, restes de repas non consommés, pain, marc de café, serviettes en papier, ) par an de s’y mettre.
Si cela concerne désormais des restaurants, ce sont surtout les sites de restauration rapide ou les gros restaurants traditionnels servant 180 à 200 repas par jour qui devront faire appel à des prestataires extérieurs pour collecter et valoriser sous forme de compost ou de méthane leurs restes. A défaut de quoi, ils se verront infliger de lourdes amendes.
Et le doggy bag dans tout ça ?
Il fait tout simplement partie de l’arsenal proposé par l’ADEME afin de réduire les quantités de biodéchets produits dans la restauration. Car il en est des professionnels comme des consommateurs : « le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas » !
C’est à ce titre que le principe de permettre au consommateur de prendre les restes du menu commandé figure dans le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire signé en juin 2013 et le rapport Garot sur le gaspillage alimentaire de 2015. Et qu’il est recommandé par plusieurs organisations professionnelles de la restauration.
Vous avez bien lu. Recommandé, mais pas obligatoire ! Ni dans les gros restaurants qui génèrent plus de 10 tonnes de biodéchets par an, ni dans des restaurants de taille plus modeste. Cependant, rien ne vous empêche de le réclamer à votre restaurateur préféré. Plus ces demandes seront fréquentes, plus cela incitera les professionnel à adopter le doggy bag.
La CLCV en action
Si elle est très courante aux Etats-Unis, la pratique qui consiste à emporter chez soi les plats commandés et non terminés au restaurant peine à se développer en France. Et cela malgré les efforts de communication du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ou des organisations professionnelles.
D’où l’idée de la CLCV de Besançon de sensibiliser les restaurateurs à l’utilisation du « doggy bag ». En 18 mois, l’opération « Trop bon pour être jeté » a permis de constituer à Besançon un réseau de 65 restaurants qui proposent à leur clientèle des solutions pour ramener les restes à la maison. L’association a également rédigé un document donnant aux consommateurs des conseils pour un bon usage de ces restes.
Cependant, les bénévoles de la CLCV de Besançon sont convaincus que la lutte contre le gaspillage alimentaire au restaurant passe aussi par une réflexion des professionnels sur leurs pratiques afin de réduire pertes alimentaires à tous les stades (depuis la commande des matières premières jusqu'au service en salle, en passant par la gestion des réserves et la préparation des repas) et par l’éducation du consommateur qui a parfois les yeux plus gros que le ventre.