Les précédents repères de consommation alimentaires dataient de 2002. Ils avaient contribué au lancement des messages bien connus du PNNS : « 5 fruits et légumes par jour », « Féculents : à chaque repas, et selon l'appétit », …
15 ans plus tard, il était temps de revoir ces repères afin de tenir compte de l’évolution des habitudes de consommation, de la meilleure connaissance des risques liés à la présence de contaminants dans l’alimentation et de la progression de la science en matière de prévention des maladies chroniques. Pour cela, l’agence de sécurité sanitaire a mis au point un « outil d’optimisation ». Ce qui conduit à des évolutions fortes au regard des recommandations antérieures.
Ce qu’il faut limiter : sel, sucre, mais aussi viandes rouges et charcuteries
Le sel et le sucre sont toujours dans le collimateur de l’ANSES au regard des enjeux forts en matière de santé publique associés à des excès de consommation. Aussi, pour le sel, les combinaisons d’aliments proposées doivent permettre de rester en-deçà de la moyenne de consommation de la population française, et de réduire les apports chez les forts consommateurs.
Concernant les sucres, afin de diminuer les apports totaux pour la population la plus exposée, il est recommandé de ne pas dépasser un verre par jour de boisson sucrée. En la matière, l’évolution est substantielle puisque non seulement les sodas et autres boissons sucrées (nectars, limonades …) mais aussi les jus de fruits sont concernés.
Les experts de l’agence insiste également sur la nécessité de réduire considérablement la consommation de charcuteries (telles que le jambon, saucisson, saucisse, pâté, etc.) afin qu’elle ne dépasse pas 25 g par jour. La consommation de viandes hors volailles (telles que le bœuf, porc, agneau, etc.) devrait quant à elle ne pas dépasser 500 g par semaine.
A privilégier : fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, poissons, huile de colza
L’intérêt d’une consommation 2 fois par semaine de poissons, dont un poisson gras (tel que la sardine, le maquereau, etc.), est réaffirmé.
Même chose pour les fruits, les légumes, dont la forte consommation est présentée comme cruciale pour rester en bonne santé.
Par contre, l’avis de l’ANSES insiste particulièrement sur une consommation renforcée et régulière de légumineuses (telles que les lentilles, fèves ou pois chiches). Mais aussi, sur la nécessité de privilégier les produits céréaliers les moins raffinés (telles que les pains, pâtes et riz complets ou semi-complets). Et sur l’intérêt de favoriser la consommation d’huiles végétales riches en acide alpha-linolénique (telles que les huiles de colza et de noix).
Diversifier pour limiter les risques
Les travaux de l’Agence ont également mis en avant la difficulté à identifier des combinaisons d’aliments permettant à la fois de couvrir les besoins nutritionnels de la population tout en limitant l’exposition aux contaminants.
C’est pourquoi, l’Anses réitère sa recommandation au consommateur de diversifier son régime alimentaire et les sources d’approvisionnement.
Elle considère aussi que les efforts de réduction des teneurs en contaminants préoccupants doivent être poursuivis. Ils permettront, à terme, que les choix alimentaires de la population soient gouvernés par les contraintes nutritionnelles et non par les niveaux de contamination de l’alimentation.
De nouveaux repères « grand public » pour bientôt
Si l’avis de l’ANSES est très pointu, il reste indigeste pour le grand public. C’est pourquoi, dans les mois à venir, des auditions auront lieu afin de travailler à des messages clairs pour le grand public. La CLCV y participera.