L’enquête épidémiologique nationale ObÉpi-Roche conduite sous la direction d’un comité scientifique indépendant analyse tous les 3 ans la prévalence du surpoids et de l’obésité en France. Pour la première fois depuis 15 ans, les résultats de 2012 signalent un ralentissement de la progression de l’obésité.
Attention cependant ! Cette décélération ne signifie pas que tout est réglé ! L’augmentation de la prévalence de l’obésité se poursuit en effet dans notre pays : 15 % des adultes sont obèses en 2012 contre 14,5 % en 2009. Simplement, l’augmentation relative du nombre de personnes obèses entre 2009 et 2012 est significativement inférieure aux augmentations constatées les années précédentes.
D’autres bémols doivent également être signalés. Par exemple, malgré le ralentissement de sa progression chez les deux sexes, l’obésité augmente plus rapidement chez les femmes. De même, c’est dans la tranche des 18-24 ans que l’augmentation de l’obésité a été la plus franche entre 2009 et 2012 : +35% alors que la variation dans les autres tranches d’âge se situe entre -1,5% et +4,5%. En clair, ce n’est pas le moment de baisser les bras en matière de prévention !
Tout comme d’autres études, le cru 2012 d’ObÉpi-Roche confirme qu’il existe des disparités régionales (on observe toujours un gradient décroissant Nord-Sud et Est-Ouest marqué) et bien sûr des inégalités sociales face au surpoids. Mais l’édition 2012 de l’enquête ObÉpi a souhaité aller un peu plus loin en ajoutant un nouveau critère, celui de la « perception de la situation économique ». Les chiffres révèlent alors que le taux d’obésité passe à 30% (2 fois plus que la moyenne) chez les individus disant « ne pas y arriver sans faire de dettes ». Un résultat inquiétant vu le contexte économique actuel !