Depuis 2012, la cohorte Constances (pilotée par l’Inserm et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie des travailleurs salariés) rassemble les données relatives à la santé de plus de 110 000 Français, âgés de 18 à 69 ans.
Tous les ans, les volontaires de cette étude répondent à un questionnaire sur leurs habitudes et leur santé. Ils sont également invités, tous les 5 ans, à passer un examen de santé dans un des 22 centres d’examens de santé (CES) de l’Assurance Maladie. A cette occasion, des professionnels de santé procèdent à divers examens et prennent les mesures de l’IMC et du tour de taille.
Pour ces premiers résultats sur le surpoids et l’obésité, les données de près de 29 000 participants, âgés de 30 à 69 ans en 2013, ont été étudiées. Conclusion : dans cette tranche d’âge, près d’un Français sur deux serait en excès de poids.
Pour ce qui est de l’obésité globale (IMC supérieur à 30), elle serait de 15,8% pour les hommes et de 15,6% pour les femmes. Quant à l’obésité globale morbide (IMC supérieur à 40), elle est moins élevée chez les hommes que chez les femmes (1% contre 1,5%, respectivement). Cependant, l’obésité abdominale (tour de taille ≥94 cm pour les hommes et ≥80 cm les femmes) s’avérerait être plus élevée que l’obésité globale, puisqu’elle concerne 41,6% des hommes et 48,5% des femmes.
Ces résultats sont proches de ceux obtenus dans d’autres enquêtes. Ils montrent eux aussi qu’il existe une relation inversement proportionnelle entre obésité et revenus. De même, la prévalence de l’obésité varie d’un territoire à l’autre, en lien avec des données socio-économiques. Par exemple, parmi les 16 départements couverts par la cohorte, ceux situés au Nord et à l’Est de la France seraient les plus concernés par l’épidémie d’obésité et donc par les maladies chroniques en lien avec le surpoids.
Malgré le PNNS (Plan national nutrition santé) lancé en 2001, l’obésité reste bien un problème sanitaire majeur dans notre pays.
Résultats publiés dans BEH n°35-36, 2016, Santé publique France