Avec 14.7 milliards d’unités produites, la France était en 2015 le premier producteur d’œufs en Europe, selon le ministère de l’Agriculture. La production française est issue à 68 % des élevages en cages. Ces œufs issus de poules pondeuses en batterie sont peu coûteux (environ 10 centimes l’unité) et portent sur leur coquille le code 3.
Cependant, afin de répondre aux attentes des consommateurs de plus en plus regardants sur les conditions d’élevage des poules, de nombreux acteurs de la chaîne alimentaire se détournent des œufs de batterie.
Après Monoprix au printemps 2016, Super U à l’automne, Carrefour a fait part le 20 décembre 2016 de son engagement à cesser de vendre en France des œufs de poules élevées en cage sous sa marque propre d’ici 2020 et pour tous les œufs vendus dans ses magasins d’ici 2025. Quelques jours plus tard, le 9 janvier, le groupe Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, ...) lui a emboîté le pas.
Des engagements similaires ont été pris au cours de l’an passé par des leaders de la restauration collective ou des chaînes hôtelières, au point que 2017 pourrait bien marquer un tournant décisif pour le bien-être des poulettes de notre pays.
Pour autant, tout n’est pas rose dans le monde des poules ! Même si les productions « alternatives » d’œufs (Biologique - code 0, plein air - code 1 et sol - code 2) ont doublé entre 2001 et 2012, elles ne représentaient que 32% de la production nationale en 2015.
Afin de préserver la pérennité de cette filière en pleine mutation, la démarche des entreprises du secteur alimentaire est progressive et concertée avec les producteurs d’œufs. Par exemple, dans le cas de Carrefour et du groupe Les Mousquetaires, cela se traduit par une contractualisation spécifique des fournisseurs afin de leur permettre une conversion vers d’autres systèmes de production.
En savoir plus sur les conditions d'élevage des poules
En 2014, dans l’Union européenne, la part des poules pondeuses en élevage alternatif à celui en cage (bio, plein air et au sol) était variable suivant les pays.
En France, cette part s’élevait à 31% dont 17.3% pour le plein air, 6.7% pour le Bio et 6.5% pour les élevages au sol.
Elle était par contre très majoritaire en Allemagne (89% dont 62.4% pour le sol et 9% de Bio) et aux Pays-Bas (84% dont 63.8% pour le sol et 4.6% pour le Bio). Et très minoritaire en Pologne (13%) et en Espagne (7%).
Chiffres Commission européenne