Après les hésitations nationales de cet été, c’est au tour de l’Union européenne de tergiverser !
Le très attendu rapport sur l’étiquetage des viandes utilisées comme ingrédient devait être dévoilé jeudi 31 octobre 2013. D’après les indiscrétions parues dans la presse, il proposait trois options d’étiquetage : la mention volontaire de l’origine par les producteurs et les distributeurs de plats cuisinés, l’obligation de préciser sur l’emballage les pourcentages de viande provenant de l’UE et des pays tiers ou l’obligation de mentionner l’origine des viandes utilisées. Il va sans dire que cette dernière proposition correspondait à ce que demandent la CLCV, les consommateurs français et européens et de nombreux éleveurs.
Mais, des divergences au sein de la Commission européenne ont bloqué jeudi dernier l'adoption du rapport qui, du coup, est reportée aux calendes grecques. En outre, on estime à Bruxelles que les consommateurs sont plus intéressés par le prix que par l'origine de la viande.
Rien ne prouve pourtant qu’une telle mesure d'étiquetage se traduise obligatoirement par une hausse des prix pour les consommateurs. D’une part, le système de traçabilité des viandes existe déjà et est utilisé pour les viandes fraîches. D’autre part, certaines marques (dont des distributeurs) ont d’ores et déjà mis en place de manière volontaire un tel étiquetage sans que cela s’accompagne d’une hausse de prix.
Les consommateurs européens vont donc devoir s’armer de beaucoup de patience ! Faute d’une véritable volonté de traduire enfin en actes les promesses faites suite au scandale de la viande de cheval, l’étiquetage de l’origine des viandes utilisées dans les plats cuisinés qu’ils plébiscitent largement n’est pas pour demain.