Quand il achète du poisson sauvage à la poissonnerie ou au supermarché, le consommateur doit être informé de sa zone géographique de capture. Mais, dans les faits, en France (comme dans une bonne partie de l’Union Européenne), si les criées et les mareyeurs savent précisément d’où vient le poisson, la quasi-totalité des étiquettes destinées au consommateur final indiquent que les poissons ont été pêchés en Atlantique Nord-Est, une immense zone de pêche s’étendant sur des milliers de km2.
Après la finalisation d'un accord au sein des institutions européennes, l’information du consommateur devrait être plus transparente. Dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche, une zone de pêche plus précisément définie, mais compréhensible pour le consommateur devrait figurer sur les étiquettes dès l’année prochaine. En revanche, la mention des dates de capture et de débarquement des poissons pêchés resterait facultative.
Pour pouvoir entrer en vigueur, cet accord doit encore être adopté en séance plénière du Parlement et par les représentants des 27 États Membres.
Si cette avancée vers plus de transparence est à souligner, on est encore loin de ce qu’attendent les consommateurs puisque cette indication n’est ni un moyen de favoriser la pêche artisanale, ni une solution pour mettre en avant la pêche durable.
Rien ne prouve en effet que les produits de la mer capturés par exemple en Mer du Nord l’aient été par une flottille artisanale et locale et non par des bateaux industriels.
De même, pour les consommateurs souhaitant pouvoir manger du poisson « durable » (c'est-à-dire provenant de stocks gérés de façon responsable et non de ressources surexploitées), l’indication d’une zone de capture plus précise est une demi-mesure. Seuls les initiés seront en effet en mesure de savoir si le poisson pêché à tel endroit provient d’un stock jugé en bonne santé par les scientifiques.
En ce qui concerne la durabilité, la mise en place d’un véritable écolabel européen permettrait réellement de répondre aux attentes des consommateurs. Mais celui-ci peine à voir le jour puisque la Commission a indiqué qu'elle rendrait d'ici au 1er janvier 2015 un rapport sur l'opportunité de créer un écolabel européen pour le poisson. Une date bien tardive qui illustre le peu d’enthousiasme de Bruxelles sur ce sujet pourtant important.