Ces dernières années, le Parlement européen a approuvé plusieurs résolutions non contraignantes demandant la rédaction d’une proposition législative sur l’étiquetage de l’origine des produits transformés. Le but : rendre la chaîne alimentaire plus transparente et restaurer la confiance des consommateurs, largement érodée depuis le scandale des lasagnes à la viande de cheval.
Une fois de plus, le 12 mai 2016, une large majorité des eurodéputés a invité la Commission à rendre obligatoire l’étiquetage du pays d’origine de tous les types de lait destinés à la consommation directe, des produits laitiers (yaourts, crèmes desserts …) et des produits à base de viande (saucisses, nuggets, plats cuisinés…). Ils estiment aussi que l’exécutif européen doit envisager la possibilité d'étendre cette indication aux produits alimentaires contenant un ingrédient unique ou un ingrédient majoritaire.
Nous nous félicitons bien sûr de ce vote qui montre que le Parlement européen a bien entendu la forte demande des consommateurs en la matière. En effet, toutes les enquêtes qu’elles émanent des associations de consommateurs (voir les résultats de notre sondage) ou bien de la Commission européenne prouvent que les consommateurs veulent savoir d’où provient leur nourriture.
Cependant, cette résolution est non contraignante. Et la Commission ne semble toujours pas décidée à légiférer. Elle invoque pour cela un poids administratif trop important et des surcoûts pour les entreprises agroalimentaires, avec des conséquences négatives sur la compétitivité du secteur. Des arguments que nous contestons. Tout comme les eurodéputés qui ont travaillé sur la question.
Si elle refuse de légiférer à l’échelle de l’UE, la Commission pourrait toutefois autoriser la France à tester, pendant un an, un étiquetage obligatoire de l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés. Réponse de la Commission attendue à la mi-juin. Si celle-ci s’avère favorable, d’autres états membres envisageraient d’emboiter le pas à la France.