D’après les chiffres annoncés par l'Union des industries de la protection des plantes le 27 juin 2012, le tonnage de substances actives phytosanitaires vendues en 2011 a progressé de 1,29%. D’après le lobby de l’agrochimie, cela serait dû à des conditions météorologiques particulièrement éprouvantes pour certaines cultures. Vu le temps qu’il fait en cet été, difficile d’imaginer une diminution significative du recours aux herbicides, insecticides et autres produits de traitement pour 2012.
À ce train là, la France n’est pas prête d’atteindre les objectifs fixés par le Plan Écophyto. Mis en place par le ministère de l'Agriculture suite au Grenelle de l'environnement, celui-ci visait à réduire de 50% l'usage des produits phytosanitaires en agriculture, à l'horizon 2018, si possible.
Mais pour cela, il faut un changement notable dans les pratiques agricoles actuelles : diversifier les productions, mettre en place des rotations de culture, développer des réseaux de surveillance et d’alerte permettant d’anticiper les infestations… Et cela ne peut se faire qu’en replaçant l’agronomie et les techniques préventives au cœur du métier d’agriculteur.
Pour la CLCV, il convient d’agir sans délai pour réduire l’exposition des consommateurs aux résidus de pesticides. La réforme de la Politique agricole commune (PAC) est actuellement en cours de négociation. C’est donc l’occasion ou jamais de mettre en place une véritable politique volontariste de réduction des pesticides tant au niveau français qu’européen.