Ces dernières semaines plusieurs actualités sur les pesticides se sont télescopées.
Il y a tout d’abord eu la publication de l’étude annuelle de l’agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) sur la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation. Plutôt rassurante, l’EFSA nous explique que 97,2% des échantillons analysés ne contiennent pas de résidu ou qu’ils en contiennent à des teneurs inférieures aux limites réglementaires (les limites maximales de résidus ou LMR). Quant aux produits importés depuis des pays hors Union Européenne, ils affichent des dépassements de LMR 5 fois plus élevés que ceux des aliments produits dans l’Union (7,9% comparé à 1,5%).
Puis, en prélude à la « Semaine pour les alternatives aux pesticides », il y a eu cette alerte lancée par 85 médecins du Limousin, région où les pomiculteurs utiliseraient largement les produits chimiques. Ils se disent préoccupés par le nombre de cancers et maladies de Parkinson chez les agriculteurs et les riverains des cultures. Ils demandent donc que la région Limousin «s’engage résolument vers l’objectif d’une réduction de 50% des pesticides à l’horizon 2020».
Tiens ! On ne parle plus de 2018, mais de 2020 ?
Et pour cause ! De l’aveu même du ministre de l’agriculture, la France serait dans l’incapacité d’atteindre l’ambitieux objectif de réduction de 50% de l’usage de pesticides fixé par Ecophyto 2018. D’autant que l’indicateur calculé annuellement à partir des données de vente et qui permet d’apprécier l’intensité du recours aux pesticides montre que les volumes de produits chimiques épandus continuent à progresser d’année en année.
Pour la CLCV, il convient d’agir sans délai ! Sans un changement notable dans les pratiques agricoles actuelles (diversification des productions, mise en place de rotations de cultures, développement de réseaux de surveillance et d’alerte permettant d’anticiper les infestations...), il ne sera pas possible de réduire l’exposition des consommateurs aux résidus de pesticides. Ni à l’horizon 2018, 2020 ou plus tard !