D’après la FAO, le poisson est l’un des produits alimentaires de base les plus échangés dans le monde. Normal direz-vous ! Il faut en effet fournir du poisson bon marché aux consommateurs à l’heure où la demande mondiale de protéine explose. Mais cela aboutit parfois à des situations complétement folles.
C’est par exemple le cas de certains saumons fumés.
Avec une demande mondiale qui croit deux fois plus vite que la production, on assiste à de fortes tensions sur le marché mondial du saumon. Du coup, à la recherche du prix de production le plus bas, votre saumon va voyager, comme l’a expliqué récemment Don Staniford (Global Alliance Against Industrial Aquaculture) au Comité Economique et Social Européen. D’après lui, le saumon élevé en Ecosse commencerait bien souvent sa vie en Norvège. C’est en effet dans la « patrie du Saumon » que les œufs sont les moins chers. Après une phase d’élevage dans les eaux écossaises, certains iront visiter la Pologne pour y être fumés et tranchés. Une raison à cela, le faible coût de la main d’œuvre. Désormais, cet Etat membre de l’Union européenne est en passe de devenir le pays roi pour le saumon fumé. Finalement, vous l’achèterez, en France, dans le rayon de votre grande-surface préférée sous une marque premier prix.
Ces voyages pour raisons de rentabilité touchent aussi des poissons issus de la pêche. Ainsi, d’après Ouest-France citant un syndicat d’importateurs et exportateurs de produits congelés, une quantité significative de poissons congelés seraient envoyés en Chine juste pour le filetage, avant de revenir sur le marché européen.
La Chine est en effet devenue une plaque tournante du marché mondial des produits aquacoles. Depuis quelques années, ce pays continent est le principal producteur de poisson et le premier exportateur de poisson et de produits de la pêche. Mais il est aussi devenu peu à peu un importateur incontournable. Entre autre parce que des entreprises bien de chez nous ont choisi d’externaliser les étapes de transformations, afin d’en réduire le coût.
Pas sûr que ces kilomètres parcourus n’aient aucune conséquence sur le bilan carbone ! Pour autant, il en va de l’aquaculture ou de la pêche, comme de l’agriculture. On peut consommer des produits durables pour peu qu’on s’en donne les moyens.
Pour les produits de la pêche, on peut privilégier des espèces signalées par la marque « Pavillon France ». Lancée par les acteurs de la filière (pêcheurs, mareyeurs, artisans poissonniers, enseignes de la grande distribution), elle met en avant des produits frais (poissons, coquillages, crustacés) capturés par des navires battant pavillon français.
Autre astuce pour mieux choisir votre poisson, consulter les recommandations de MrGoodFish à chaque saison.
Et pour les produits issus de l’aquaculture, préférez les produits sous charte de qualité, sous la marque « Charte de Qualité – Aquaculture de Nos Régions® » ou sous label.