Les Professeurs Hercberg et Basdevant, responsables respectivement du Plan National Nutrition et Santé (PNNS) et du Plan obésité ont remis fin janvier 2014 à la ministre de la Santé un rapport listant diverses propositions pour un nouvel élan de la politique nutritionnelle française.
Parmi l’arsenal évoqué dans ce rapport, plusieurs mesures font débat depuis des années :
- la création d’un score nutritionnel, établi en fonction du nombre total de calories et des teneurs en sel, graisses saturées et sucres ajoutés et affiché en couleur sur chaque aliment
- la régulation de la publicité pour les aliments ayant les moins bons scores afin de diminuer la part du marketing dédié aux produits les moins favorables sur le plan de la santé
- la mise en place d’une taxe nutritionnelle basée sur un système « bonus/malus » dépendant du score nutritionnel.
Parallèlement, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a lui aussi rendu un avis sur la question de l’accès pour tous à une alimentation de qualité, saine et équilibrée. On y retrouve plusieurs propositions réglementaires :
- l’amélioration de l’étiquetage des denrées alimentaires en expérimentant les « feux tricolores »,
- la vente à prix réduits des produits proches de leur date limite,
- la baisse du taux de TVA sur les produits alimentaires bruts de première nécessité.
Si, en France, la situation nutritionnelle est moins défavorable que dans d’autres pays européens, elle reste fragile. En effet, malgré les mesures prises dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) ces dix dernières années et en dépit d’une meilleure connaissance des repères de consommation, les mesures incitatives semblent avoir atteint leurs limites. Par exemple, pour des groupes d’aliments comme les produits sucrés chez les enfants, les objectifs de santé publique n’ont pas été atteints. D’autre part, toutes les études montrent que les inégalités sociales et territoriales en matière de qualité nutritionnelle de l’alimentation persistent, voire s’accroissent.
Comme le rappellent ces deux rapports, il est temps de passer à la vitesse supérieure ! Les décideurs en auront-ils le courage ?