La CLCV a participé à la réunion organisée le 17 juin par les ministres de l’agriculture et de l’économie suite au conflit qui oppose les agriculteurs à la grande distribution. Si la question du prix du lait versé aux éleveurs est à l’origine des tensions actuelles, il est évident que le débat est plus large. C’est bien l’ensemble des filières agroalimentaires qui sont concernées par la question du partage de la valeur entre agriculteurs, industriels de la transformation, distributeurs et consommateurs.
Nous avons rappelé aux professionnels et aux pouvoirs publics la nécessité d’établir rapidement la transparence sur les prix et les marges. Les travaux de l’observatoire mis en place à cet effet en mars 2008 ne progressent que lentement et nous demandons que des moyens d’investigation et d’expertise lui soient dédiés au plus tôt. Nous considérons que cet observatoire n’aura d’intérêt que s’il permet de comparer des marges nettes, c'est-à-dire ce qui reste à un professionnel quand il a couvert les charges liées à son activité.
Mettre en lumière la construction des prix tout au long de la chaîne alimentaire est une priorité. En effet, les consommateurs sont aujourd’hui perplexes : d’un côté, les producteurs se disent étranglés par des prix de plus en plus bas, mais dans les rayons, les prix alimentaires n’ont pratiquement pas reculé après les fortes augmentations de 2007 et début 2008.
Une situation d’autant plus surprenante que la loi de modernisation de l’économie de 2008 était censée améliorer le pouvoir d’achat des ménages. La suppression des marges arrières, une concurrence renforcée entre distributeurs, des amendes plus lourdes en cas d’abus de position dominante : toutes ces dispositions devaient bénéficier au consommateur. Aujourd’hui, nous demandons que les résultats concrets de cette loi soient évalués. De deux choses l’une : ou elle est inefficace et les conséquences doivent en être tirées, ou elle est mal appliquée et il revient aux pouvoirs publics de mettre en œuvre les sanctions prévues.
La CLCV défend le principe d’un juste équilibre entre les rémunérations des différents maillons des filières agroalimentaires et ne fait ainsi que refléter l’attente d’une majorité de consommateurs. Il ne serait pas acceptable qu’ils se trouvent, contre leur gré, conduit à participer à un système foncièrement inéquitable. C’est pour cette raison que la CLCV appelle les professionnels à tirer les conséquences du conflit actuel et à accepter de jouer le jeu de la transparence.
(Publié le 17 juin 2009)