Début février, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) a retiré l’autorisation de mise sur le marché du dernier produit à base de diméthoate. Cet insecticide organophosphoré est utilisé pour lutter contre un moucheron présent dans les vergers de cerisiers depuis 2010. Celui-ci, en pondant dans des fruits, les rend impropres à la consommation.
Plusieurs raisons à cette interdiction. Tout d’abord, l’ANSES reconnaît manquer de données permettant d’écarter tout risque de toxicité. Conclusion partagée par l’EFSA, l’agence européenne de sécurité sanitaire. D’autre part, depuis plusieurs années, on observe que les limites maximales de résidus de cette substance sont dépassées sur les cerises. Faisant du diméthoate la première substance en termes de nombre de dépassements de LMR en Europe !
Vous l’aurez compris, les conditions étaient loin d’être suffisantes pour assurer la protection des consommateurs !
Donc, plus de cerises traitées au diméthoate en France.
Mais qu’en sera-t-il des cerises d’importation présentes sur nos étals dans quelques jours ? Elles proviennent principalement d’Espagne (27% en 2012), d’Allemagne (11%) et de Turquie (13%).
Premièrement, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Slovénie se sont ralliées à la décision française et ont annoncé leur intention de ne pas autoriser le diméthoate sur les cerises.
Par ailleurs, afin d’éviter que nous consommions des cerises traitées avec ce produit, la France a déclenché la clause de sauvegarde lui permettant de suspendre les importations de cerises provenant de pays utilisant toujours le diméthoate. Et ce à partir du 23 avril 2016 et jusqu'à la fin de l'année. A moins bien sûr qu’il ne s’agisse de cerises issues de l’agriculture Bio.