Les Français sont fans de surimi. En effet, nous consommons chaque année plus de 40% des volumes commercialisés dans l'Union Européenne, soit environ 60 000 tonnes.
Mais depuis les derniers scandales alimentaires, les ménages français boudent les petits bâtonnets blancs et orange.
D’autant que l’opacité des listes des ingrédients figurant sur les emballages de certaines marques de cette « spécialité à base de chair de poisson aromatisée » ne contribue pas à faire disparaître sa mauvaise réputation... Qu’essaie-t-on de nous faire avaler dans ce produit « traiteur de la mer » très industriel ?
Afin de répondre aux inquiétudes des consommateurs, Fleury Michon a mis en place une importante campagne de communication pour faire la lumière sur l’ensemble de sa filière.
La marque nous explique que les matières premières utilisées pour son surimi sont la chair de colin d'Alaska et la chair de merlu blanc pêché en Alaska, deux espèces sauvages non répertoriées comme étant menacées. Le reste : un peu de sucre, un peu de sel, des concentrés d'arômes naturels qui donnent un goût de « crustacé » au surimi, de l’huile de colza, des amidons issus du blé et de la fécule de pomme de terre et du blanc d'œuf réhydraté. La couleur orange est obtenue grâce à un pigment de paprika.
Pas de crabe donc, sauf dans les « Délices de surimi à la chair de crabe » qui en contiennent 5%.
La plupart des emballages de surimi Fleury Michon portent un grand SANS... Mais c’est là que cela se complique ! Si la gamme « Moelleux » est bien « sans glutamate, sans sorbitol, sans polyphosphates », ce n’est pas forcément le cas de tous les surimis Fleury Michon. Ainsi, les « Émincés », les « Surimi Kids Kiri » sont « sans conservateur » mais avec du glutamate. Quant au « Roulé tranché », il contient des polyphosphates, du sorbitol, du glutamate et des carraghénanes.
Autre bémol, les propos de Fleury Michon n’engage que lui. De nombreuses marques sont incapables de mentionner sur l’emballage les espèces de poissons utilisées pour la fabrication de leurs bâtonnets ou de revendiquer une mention « pêche responsable ».
C’est pourquoi il vaut mieux regarder attentivement la liste des ingrédients afin d’acheter les surimis indiquant un pourcentage(*) important de poissons (si possible identifiés et issus de la pêche responsable ou labellisé MSC) et avec peu ou pas d’additifs.
(*) Il existe depuis 2002 une norme AFNOR V45-068 qui fixe la fabrication et la composition du surimi produit en France. Selon cette norme, le surimi doit être composé d’au moins 30% de chair de poisson.