Sur les étiquettes, c’est parfois sous les codes E150 a, b, c ou d qu’on les rencontre. Ces colorants sont utilisés par les industriels pour donner une couleur marron plus ou moins foncée aux boissons comme les sodas, aux confiseries, aux vinaigres, aux sauces … Contrairement à ce qu’évoque leur nom, certains de ces colorants « caramel » sont bien différents de celui que l’on peut préparer dans sa cuisine.
Pour l’association de consommateurs américaine CSPI (Center for Science in the Public Interest), les colorants « caramel » E150 c et d pourraient même présenter un risque pour la santé, en raison de la présence de molécules potentiellement cancérigènes formées au cours de leur synthèse. C’est pourquoi depuis un an, cette association fait pression sur l’administration américaine pour que ces colorants « caramel » ammoniacaux soient étiquetés comme additifs cancérigènes !
En Europe, la sécurité sanitaire des colorants « caramel » a été réexaminée en 2011(*) et l’EFSA (agence européenne en charge de la sécurité alimentaire) a alors écarté les risques d’effets cancérigènes. Difficile au final d’y voir très clair !
L’EFSA a aussi révisé les doses journalières acceptables ou DJA (**) pour ces colorants et a établi une DJA groupée couvrant tous les colorants « caramel ». Cependant, afin de prendre en compte des incertitudes sur l’un des composants du E150c, celui-ci ne peut dépasser 100 mg/kg pc/jour(***) au sein de la DJA groupée de 300 mg/kg pc/jour.
De plus, les experts européens ont recommandé aux industriels de maintenir les niveaux de certaines substances formées lors de la production des colorants « caramel » aussi bas que possible. Faute de quoi les adultes et les enfants qui consomment de nombreux aliments contenant ces colorants pourraient dépasser les doses admissibles pour certaines substances !
La balle est désormais dans le camp de l’industrie qui doit améliorer ses procédés et le cas échéant la composition de ses produits. En effet, il n’est pas acceptable que soient mis sur le marché des produits dont on sait, compte tenu des habitudes alimentaires de certains consommateurs, qu’ils peuvent entraîner un dépassement des doses journalières admissibles.
(*)EFSA Journal 2011; 9(3):2004 [103 pp.].
(**)La dose journalière acceptable est la quantité d’une substance qui peut être consommée quotidiennement durant toute la durée d’une vie sans risque significatif pour la santé.
(***)mg/kg pc/jour = mg par kilo de poids corporel et par jour