Taxe « sodas », taxe « Nutella », taxe « energy drinks », … Ceux qui défendent les taxes nutritionnelles espèrent en agissant sur le prix de vente de certains produits alimentaires modifier les comportements individuels des consommateurs et ainsi enrayer l’épidémie d’obésité. Mais est-ce efficace ?
Face à une augmentation de la TVA ou des droits d’accise (c'est-à-dire des taxes sur l’alcool), les producteurs et les distributeurs peuvent mettre en œuvre diverses stratégies d’adaptation : baisser leurs marges pour amortir l’effet des taxes sur les prix à la consommation ; modifier ou reformuler les produits (telle célèbre boisson au litchi passe de la catégorie spiritueux à celle moins taxée de boisson fermentée, par exemple) ; promotion des marques distributeurs.
Quant aux consommateurs, ils risquent en effet de modifier leurs comportements mais pas de la manière escomptée…
Ainsi, au Danemark, petit pays européen ayant mis en place une « fat tax » (taxe sur les produits trop gras) depuis octobre 2012, l’expérience n’aura duré qu’une année. Pas assez longtemps pour qu’on puisse voir un effet sur le poids ou la santé des Danois… Mais bien assez, d’après le ministre danois de la fiscalité, pour inciter les consommateurs à faire leurs achats de danish cookies (biscuits au beurre traditionnels) de l’autre côté de la frontière.
À chaque fois que les taxes nutritionnelles pointent leur nez, la CLCV réaffirme qu’on ne peut espérer d’effet tangible de telles politiques fiscales sur les comportements alimentaires… à moins bien sûr de répéter ces hausses de taxe très régulièrement, comme c’est le cas pour le tabac.
Mais alors, il y aurait des effets sociaux considérables, en particulier pour les consommateurs ayant les plus faibles revenus.