Les termes « nanotechnologie » ou « nanomatériaux » ou encore « nano » désignent un éventail très large de techniques qui ont pour point commun l’utilisation de matériaux ou de composants appartenant à l’univers de l’infiniment petit.
En alimentaire, certains additifs sont utilisés, parfois depuis de nombreuses années, sous une forme nanométrique et le règlement européen sur l’information du consommateur (INCO) prévoit qu’ils soient alors signalés sur l’étiquetage avec la mention [nano].
Mais fin 2013, la Commission européenne proposait d’exempter d’étiquetage certains additifs « nanos » d’ores et déjà autorisés et utilisés dans l’Union Européenne.
Si ce projet n’est pas du goût de la CLCV, il ne semble pas non plus satisfaire les parlementaires européens qui, dans une résolution votée début mars, ont pris fait et cause pour les consommateurs et contre les lobbys industriels. Une forte majorité d’entre eux (402 voix pour, 258 contre, 14 abstentions) a donc proposé de ne faire aucune exception en matière d’étiquetage, jugeant même que le projet de la Commission vidait de sa substance le règlement INCO dont un des objectifs est de « fournir aux consommateurs les informations essentielles pour leur permettre de prendre des décisions en toute connaissance de cause ».
De plus, le Parlement propose de suivre les recommandations de l’EFSA au sujet de la définition des nanomatériaux plutôt que celle plus « laxiste » de la Commission. Ainsi, un matériau serait qualifié de nano, et donc devrait être mentionné comme tel sur l’étiquetage, lorsqu’au moins 10% de ses particules ont une taille comprise entre 1 et 100 nanomètres. La Commission envisageait un seuil de 50%.
Pour les consommateurs, le message est très clair ! La Commission doit présenter une nouvelle proposition en accord avec nos attentes et ne pas céder aux arguments des industriels.