L’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne expire en juin 2016. C’est dire si les discussions vont bon train à Bruxelles et Strasbourg pour savoir s’il faut prolonger ou non l’autorisation de cet herbicide très fréquemment utilisé par les agriculteurs et les jardiniers amateurs. D’autant que la dangerosité de ce désherbant fait débat entre le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Après moult discussions, une possibilité de compromis semble se dessiner. En particulier, grâce à la résolution, non contraignante, adoptée le 13 mars 2016 en session plénière du Parlement européen.
Dans ce texte, les eurodéputés vont moins loin que ne le souhaitaient les membres de la commission Environnement du Parlement qui appelaient au non-renouvellement pur et simple de l’autorisation. Ils demandent néanmoins à la Commission européenne de renouveler cette autorisation de commercialisation du glyphosate seulement pour une période de 7 ans, au lieu des 15 proposées à l'origine. Avec la possibilité de retirer l'approbation de la substance active pendant la période durant laquelle elle est autorisée si elle ne remplit plus les critères d'approbation.
Autre fait marquant, cette autorisation est assortie de restrictions.
Les députés considèrent, en effet, que la Commission ne devrait pas autoriser les usages non professionnels de la substance. En particulier, son utilisation ne devrait pas être approuvée dans les parcs publics, les plaines de jeux et les jardins publics, ou à proximité de ceux-ci.
Même certains usages agricoles pourraient être interdits dans la mesure où ils entraînent une exposition accrue pour l'homme. Par exemple, le « green burndown ». Cette pratique consiste à répandre un herbicide afin de tuer une plante cultivée préalablement à la récolte afin d'accélérer sa maturation et d’en faciliter la récolte.
De plus, le Parlement souhaite mettre fin au secret industriel et prie l’EFSA et la Commission de publier l’ensemble des données des études publiques et privées. En parallèle, il appelle la Commission européenne à diligenter une évaluation indépendante sur le potentiel cancérogène et perturbateur endocrinien de cette molécule.
Prochaine étape en mai, date à laquelle les experts nationaux se prononceront sur cette proposition.