Les acides gras trans (AGT) sont un type particulier d’acides gras insaturés. Si certains sont naturellement présents dans des produits alimentaires tels que les produits laitiers ou la viande de ruminants (bœuf, agneau), de nombreux AGT sont produits à la suite de procédés industriels. En particulier, les huiles partiellement hydrogénées constituent la principale source alimentaire d’AGT d’origine industrielle. On les retrouve donc dans les produits de boulangerie, les gâteaux et biscuits, les plats cuisinés ou les produits frits. Sur les produits alimentaires préemballés, ces acides gras d’un genre particulier figurent parfois dans le tableau nutritionnel. Mais de l’aveu même de la Commission européenne, la capacité des consommateurs à utiliser correctement ces informations est plus que limitée.
Des risques avérés pour la santé
Une consommation élevée d’AGT (au delà de 2% de l’apport énergétique total) est associée à une augmentation du risque de maladie coronarienne. Or, les maladies cardiaques restent la principale cause de décès dans l’UE. C’est dire, vu le nombre produits alimentaires à forte teneur en AGT d’origine industrielle disponibles sur le marché, si une limitation réglementaire des AGT pourrait apporter des bénéfices indéniables pour la santé des consommateurs.
Une évolution sous la pression
Actuellement, plusieurs états membres, comme le Danemark, ont mis en place des limites légales nationales. Quant aux industriels, ils ont aussi parfois, de manière volontaire, travaillé à la reformulation de leurs recettes afin de limiter ces acides gras. Cependant, malgré les efforts engagés et bien que la consommation moyenne dans l’UE se situe, d’après les données disponibles, en dessous des teneurs recommandées aux niveaux national et international, une consommation plus élevée d’AGT a été constatée pour certaines catégories de la population : les consommateurs à faibles revenus et les 18-30 ans.
C’est pourquoi, au final, la Commission considère qu’une « limite légale relative à la teneur en AGT d’origine industrielle serait la mesure la plus efficace en matière de santé publique, de protection des consommateurs ».
Bizarrement, cette annonce intervient alors que le BEUC (l’organisation européenne des consommateurs) a envoyé une plainte au commissaire en charge du dossier. En effet, une fois de plus, le rapport de la Commission tardait à venir. Mais surtout, les États-Unis ont pris la décision en juin dernier de bannir les AGT d’ici 3 ans. Si l’Europe ne fait rien, les industriels européens pourraient donc, tout simplement, rencontrer à l’avenir plus de difficultés pour accéder au marché américain.