La presse s’est récemment fait l’écho de la commercialisation dans l’union européenne, et notamment en France, de viande issue de bovins élevés au Royaume-Uni et atteints de tuberculose bovine.
S’agit-il d’une nouvelle fraude dans le secteur de la viande ? Non, car cette pratique n’est pas interdite par la réglementation européenne. En effet, les textes prévoient qu’il est possible, à l’issue de l’inspection vétérinaire de ces carcasses et sous certaines conditions, de les commercialiser.
Rappelons que toute carcasse de bovin doit faire l’objet à l’abattoir d’un examen approfondi par un agent des services vétérinaires. Cette inspection doit permettre de déceler, entre autres, la présence de lésions dues à la tuberculose bovine. Si lésion il y a, le devenir de la carcasse dépend de l’appréciation du vétérinaire. Lorsque manifestement l’infection est à un stade précoce et très localisée, seul l’organe concerné (le poumon le plus souvent) est saisi. La carcasse est alors considérée comme propre à la consommation. En revanche, lorsque plusieurs organes sont touchés, c’est toute la carcasse qui est retirée de la chaîne alimentaire.
Du strict point de vue de la sécurité sanitaire, cette approche ne paraît pas déraisonnable quand on sait qu’à ce jour aucun cas de transmission de la tuberculose bovine à l’homme par consommation de viande n’a été signalé.
Il n’en demeure pas moins que tout un chacun préfère manger de la viande issue d’animaux sains et indemnes de toute infection quelle qu’elle soit !
Mais surtout, ces pratiques mettent en lumière l’importance cruciale de l’inspection en abattoirs. Bien au-delà de la question de la tuberculose bovine, cette inspection joue en effet un rôle essentiel pour garantir la conformité des produits et leur sécurité.
Alors que les finances publiques sont à la diète, faisant craindre une réduction des moyens dédiés aux contrôles, il est urgent que soient rendus publics des indicateurs clairs et précis permettant d’évaluer les pratiques d’inspection en abattoirs. Dans un souci de transparence et d’harmonisation, la publication annuelle de telles données devrait être prévue par la réglementation européenne. Sur ce terrain, nous espérons que, dans son prochain projet de loi d’avenir pour l’agriculture, le gouvernement français saura « donner le la » aux autres états membres.
En savoir plus sur la tuberculose bovine.
Publié le 19 juillet 2013