L'administrateur locataire représente les locataires au conseil d’administration ou de surveillance de leur bailleur social. Il s'exprime et vote pour toutes les décisions qui concernent les locataires : l’évolution des loyers, l’entretien, les petits travaux ou les programmes de réhabilitations …bref, il défend les intérêts des locataires et fait entendre leurs voix.
Comment êtes-vous devenu administrateur locataire ?
Dans ma résidence, nous avions rencontré des difficultés pour la réalisation d’un certain nombre de travaux. Nos réclamations restaient sans réponse, et sans représentant des locataires nous n’obtenions pas les réparations et améliorations nécessaires. Avec la CLCV, j’ai décidé de me présenter aux élections des représentants des locataires en 2014. Je n’étais pas en position éligible, mais en 2016 avec le désistement d’un administrateur locataire, je suis devenu administrateur.
Très rapidement, j’ai compris les enjeux de la fonction d’administrateur, les demandes de la politique du logement social chez mon bailleur, et les dossiers à étudier pour être efficace dans mes missions.
Dans chaque conseil, je défends les intérêts des locataires et les positions de la CLCV. Je suis attentif au problème des augmentations de loyers lors du vote du budget. Au sein du Conseil d’administration, je vote contre l’augmentation des loyers, et pour le gel des charges. Je suis aussi les programmes de travaux et réhabilitations, et participe activement à la Commission d’attribution des Logements et la Commission d’appel d’offres. Grâce à notre effort commun, j’ai été réélu administrateur locataire en 2018.
Comment envisagez-vous le rôle de l’administrateur locataire dans les prochaines années?
La loi ELAN a un impact réel sur la fonction d’administrateur. Notre rôle risque d’être réduit dans les prochaines années. Avec les regroupements de bailleurs et les fusions, certains offices sont tentés de changer de statut. Ces changements peuvent entraîner une baisse de nos capacités d’action, notre voix ne devenant que consultative dans les conseils. En perdant cette influence, par extension cela joue en défaveur des locataires que nous représentons.
Je considère que nous sommes la passerelle entre le locataire et le bailleur. Nous habitons les logements et connaissons le mieux la réalité locale. Il est parfois difficile de se faire entendre auprès du bailleur, mais nous redoublons d’effort à chaque fois.
Je participe à créer du lien social dans les quartiers
Quelle est votre plus belle réussite ?
Une de mes réussites est d’avoir pu alerter les locataires et la collectivité sur le danger d’une fusion de bailleurs. En effet, l’OPH de Vitry-sur-Seine et la SEMISE (SEM locale) avaient l’intention de se réunir. Cette fusion nous semblait défavorable aux locataires car l’OPH serait devenu une SEM, et réduisait de fait le nombre de représentants des locataires. Cela aurait aussi déstabilisé les finances du nouvel organisme, engendrant des hausses de loyers. J’ai donc informé les locataires par un tract du risque à court et long terme d’une telle fusion. Avec le changement de majorité pour la municipalité, élus et bailleurs ont réfléchi pour trouver une solution alternative à la fusion, garantissant une bonne gestion du logement social et l’intérêt des locataires.
"C’est après une conversation avec des amis que j’ai découvert la CLCV. Je rencontrais depuis un moment des problèmes de travaux sur ma résidence, et mon bailleur ne répondait pas. J’ai appris plus tard que l’Union départementale du Val-de-Marne recherchait des locataires souhaitant être candidats pour les élections HLM sur l’OPH de Vitry-sur-Seine. J’ai accepté et suis devenu représentant des locataires.
Je participe, avec ma CLCV locale, à créer du lien social dans les quartiers. Avec les bénévoles et les représentants de quartiers, nous organisons des moments festifs dans les résidences, favorisons les contacts entre habitants, et essayons d’aider les gens à notre niveau."
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