Un cocktail de sucre, d’additifs et de caféine

8 boissons étudiées sur 10 ont un Nutri-Score D ou E, soit les notes les plus mauvaises. Il suffit de se pencher sur la liste des ingrédients pour comprendre pourquoi. Le sucre, le glucose et le sirop de glucose arrivent en tête de liste après l’eau gazéifiée. En moyenne, elles contiennent 8, 4 g de sucre pour 100 ml (hors boissons sans sucre) et en moyenne 6 additifs. Autres ingrédients, de la taurine et des substances stimulantes comme la caféine à des teneurs élevées. Par exemple 23 mg de caféine pour 100 ml en moyenne, soit l’équivalent de 3 expressos pour une canette de 500 ml !

Risque santé : des boissons sous surveillance

Les effets sur la santé de ce cocktail d’ingrédients sont encore peu connus... En France, le dispositif de Nutrivigilance recense depuis 10 ans les signalements d’effets indésirables liés à la consommation des boissons énergisantes. Les principaux symptômes observés sont cardiovasculaires (douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension...) et neurologiques (irritabilité, anxiété...). La caféine a été considérée comme le premier facteur déclencheur de ces symptômes. L’Anses déconseille d’ailleurs aux femmes enceintes et aux enfants et adolescents d’en boire. Face à tous ces éléments, la CLCV demande à l’Anses de réaliser une étude afin d’évaluer le niveau et les conditions de consommation actuels de ces boissons notamment par les personnes à risque et les effets à court et long terme sur la santé.

Caféine, taurine... aucune législation spécifique

Aujourd’hui, la réglementation impose uniquement la mention « teneur élevée en caféine, déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes » sur l’étiquetage des boissons contenant plus de 150 mg/l de caféine. Il n’existe pas de législation spécifique pour les boissons énergisantes et donc aucune quantité maximale pour les ingrédients comme la taurine et la caféine, à l’exception des valeurs présentes dans le code de bonne conduite signé par les industriels : 4000 mg/l pour la taurine et 320 mg/l pour la caféine. Nous jugeons que ces valeurs ne sont pas suffisantes dans la mesure où ces boissons sont souvent associées au sport et à l’alcool et que la dose de caféine considérée comme sans risque pour un adolescent est estimée, selon l’Efsa, à 150 mg par jour pour une personne de 50 kg. Nous demandons au législateur de fixer des quantités maximales de caféine et de taurine dans les boissons énergisantes en prenant en compte leurs conditions réelles de consommation par les adolescents. Nous demandons un étiquetage beaucoup plus clair et lisible qui déconseille le mélange avec l’alcool et qui rappelle que les boissons énergisantes ne sont pas adaptées à l’effort physique.

L’encadrement de la publicité à destination des jeunes

Les boissons énergisantes sont très populaires auprès des jeunes. Festivals de musique, tournois de jeux vidéo, évènements sportifs... les marques l’ont bien compris et sponsorisent de nombreux évènements destinés aux jeunes. Plutôt inquiétant quand c’est justement lors de ces évènements qu’en boire est dangereux pour la santé. En effet, selon l’Anses, leur consommation peut présenter des risques pour la santé lorsqu’elles sont associées avec de l’alcool ou bues dans le cadre d’une pratique sportive. Les parents ne doivent pas hésiter à rappeler à leurs enfants que les boissons énergisantes n’améliorent pas les performances sportives et qu’il ne faut pas les mélanger avec de l’alcool. Il est important d’encadrer le marketing afin que cesse la communication associant les boissons énergisantes au sport et aux évènements festifs.


Tableau des références étudiées


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