Depuis le début de la saison de la cueillette, les centres antipoison ont enregistré une nette augmentation des cas d’intoxications associés à la consommation de champignons sauvages, notamment depuis mi-octobre. Depuis le 1er juillet : 732 cas d’intoxication dont 5 cas de gravité forte pouvant menacer le pronostic vital. En 2019, plus de 2 000 cas d’intoxication ont été rapportés entre le 1 juillet et le 31 décembre. Elles sont la conséquence, dans la majorité des cas, d’une confusion d'un champignon comestible avec un autre champignon toxique, d’où l’importance de rester vigilant. Que l’on soit connaisseur ou que l’on pratique la cueillette en amateur !
Si l'intoxication reste pour la plupart des cas rapportés de faible gravité, ce n'est pas toujours le cas. Elle peut conduire à une hospitalisation avec des conséquences graves sur la santé (troubles digestifs sévères, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe), voire mortelles. En cas d'ingestion de champignons non comestibles les symptômes, qui peuvent apparaître jusqu'à 12 heures après leur consommation, sont essentiellement digestifs (maux de ventre, nausée, vomissements, diarrhées) .
Face à ces cas d’intoxications qui se renouvellent et perdurent chaque année, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et les centres antipoison et mettent en garde les amateurs de cueillette des champignons et rappellent les précautions à prendre.
Ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement. Certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent à s'y méprendre aux espèces comestibles.
Cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon (pied et chapeau), afin de permettre son identification.
Ne cueillez pas près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) car les champignons concentrent les polluants.
Déposez les champignons séparément, dans une caisse ,un panier en osier ou un carton. Bannissez le sac plastique qui accélère le pourrissement. Séparez les champignons récoltés, par espèce pour éviter de mélanger des morceaux de champignons vénéneux avec des espèces comestibles.
Lavez-vous soigneusement les mains après la récolte.
Au moindre doute sur l’état ou l’identification de l’un des champignons, ne consommez pas la cueillette avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste. Pour cela, vous pouvez consulter les pharmaciens spécialisés ou les associations et sociétés de mycologie de votre région. Si le doute n’est pas levé, jeter le champignon voire toute la récolte s'il était en contact avec les autres.
Ne pas consommer de champignon identifié au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.
Conservez les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et consommez-les dans les deux jours au maximum après la cueillette.
Consommez les champignons en quantité raisonnable (150 à 200 g par adulte et par semaine) après une cuisson suffisante (20 à 30 mn à la poêle ou 15 mn à l'eau bouillante avec rejet de l’eau de cuisson). Ne les consommez jamais crus.
Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez récoltés à de jeunes enfants.
Intoxication : les bons réflexes
- En cas d’apparition d’un ou plusieurs symptômes (notamment diarrhée, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc.) dans les heures qui suivent leur consommation appelez immédiatement le centre antipoison ou le 15 en mentionnant que vous avez mangé des champignons.
- Photographiez les champignons cueillis avant de les cuisiner. En cas d’intoxication, les photos seront utiles au toxicologue du centre antipoison pour déterminer le traitement adéquat.
- Notez les heures du ou des derniers repas et l’heure où sont apparus les premiers signes. Conservez les restes de la cueillette pour identification.
Liens utiles :
- Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)
- Association des centres Antipoison et de Toxicovigilance
- Société Mycologie de France
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