Au cours des années 2000, le marketing « nutrition santé » s’est fortement développé avec de nombreuses tromperies et arnaques. En 2006, l’Union européenne a adopté un règlement pour limiter ces abus. Que faut-il penser au final des alicaments et autres produits santé ? Voici nos avis et conseils pratiques pour s’y retrouver.

Les aliments enrichis en oméga 3

Margarines, huiles, produits laitiers, biscuits, œufs... Difficile quand on fait ses courses de passer à côté des omégas 3.  

Les omégas 3 sont des acides gras qualifiés d’« essentiels » car notre organisme en a besoin mais n’est pas capable de les produire. Nous devons donc les trouver dans notre alimentation. Les scientifiques s’accordent à dire qu’en général nos apports sont insuffisants.

À l’inverse, une autre famille d’acides gras essentiels, les omégas 6, est souvent présente en trop grande quantité dans nos assiettes. Ce déséquilibre contribuerait à une augmentation du risque cardiovasculaire.

Nous ne consommons pas assez d’oméga 3 ? Qu’à cela ne tienne, les professionnels de l’agroalimentaire sont sur les rangs pour en ajouter un peu partout dans notre alimentation. Mais est-ce bien utile ? Pas vraiment car l’augmentation des apports en oméga 3, passe avant tout par une alimentation variée notamment par :

  • Une consommation modérée de viandes et de produits laitiers gras (beurre et fromages gras)
  • Un choix judicieux de matières grasses pour la cuisine : pour la cuisson, les huiles végétales, en particulier l'huile d'olive, sont préférables au beurre. Pour l’assaisonnement, les huiles de colza et de soja sont les plus intéressantes
  • Une consommation de poisson deux fois par semaine dont un poisson gras. Les poissons gras, comme le saumon, le thon, le maquereau, les anchois et les sardines, sont de bonnes sources naturelles d’oméga 3

Les produits « anticholestérol »

Des marques et certains distributeurs proposent des yaourts ou des margarines censés réduire le taux de mauvais cholestérol. La vente de ces produits « santé » aux côtés des aliments les plus courants pourrait laisser croire que nous avons tous besoin de « lutter contre le cholestérol », ce qui est inexact. Présent dans le sang en quantité normale, le cholestérol est utile, c’est son excès qui est néfaste. Seul un médecin peut diagnostiquer un taux de cholestérol trop élevé et prescrire un traitement adapté.

Les produits « anticholesterol ont une efficacité limitée. La réduction du cholestérol passe avant tout par une alimentation diversifiée. Les fruits et légumes, ainsi que les produits céréaliers complets (pain complet, pâtes et riz complet…), de par leur teneur en fibres, peuvent par exemple contribuer à limiter le taux de cholestérol. L’activité physique joue également un rôle essentiel. Si nécessaire, votre médecin peut également prescrire des médicaments.

Concernant les aliments anticholestérol, il existe aujourd’hui des arguments scientifiques montrant qu’ils peuvent aider à réduire le taux de mauvais cholestérol. Ils contiennent des phytostérols ou des stanols extraits de végétaux qui limitent l’absorption du cholestérol alimentaire au niveau de l’intestin.

Il faut noter que l’effet des produits anticholestérol demeure mais cette réduction est limitée, de l’ordre de 10 %. En effet, l’essentiel du cholestérol présent dans le sang est produit par notre organisme, celui issu de l’alimentation est minoritaire. Par ailleurs, le lien direct entre la consommation de ces produits et une diminution du risque cardiovasculaire reste à prouver.

La consommation de ces produits doit se faire dans le cadre d’un suivi médical. En effet, comme le souligne l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, les effets à long terme d’apports élevés de phytostérols sont encore mal connus.

Il existe des quantités quotidiennes à ne pas dépasser qui doivent être indiquées sur les emballages. Si vous consommez plusieurs produits « anticholestérol », vous devez en tenir compte pour ne pas dépasser les doses maximales.

Ces « alicaments » ne doivent pas être consommés par les enfants où les femmes enceintes. Ils peuvent réduire l’absorption de provitamine A dont les besoins sont plus élevés pendant la grossesse et chez les enfants. Si vous-mêmes ou vos proches utilisez ces produits, veillez à ce que seuls ceux qui en ont réellement besoin les consomment. 

Les produits contenant des probiotiques

Certains aliments courants contiennent des bactéries vivantes, mais tout à fait inoffensives, que l’on ajoute au cours de leur fabrication. C’est le cas par exemple des fromages et des yaourts. L’idée que ces micro-organismes pourraient être bénéfiques pour notre santé n’est pas nouvelle. On sait par exemple que les ferments du yaourt facilitent la digestion du sucre naturel du lait, le lactose. C’est un avantage indéniable pour les personnes intolérantes au lactose. Il existe des yaourts, des compléments alimentaires aux probiotiques ou encore du chocolat.

Dans les probiotiques il y a les produits laitiers au bifidus destinés à améliorer le transit intestinal. "Pour remettre de l’ordre à l’intérieur », « Contribue au bon équilibre intestinal » … de tels slogans figuraient jusqu’en décembre 2012 sur ces produits. Derrière ces promesses très vaguesles données scientifiques étaient plus que minces. L’EFSA, l’agence européenne chargée d’examiner les dossiers scientifiques déposés par les marques, a jugé que ces allégations étaient infondées.


Crédit photo : © mangostock - stock.adobe.com