Suite aux défaillances d’informations et de retraits dans le cas de l’affaire Lactalis, la CLCV a mobilisé son réseau de militants bénévoles et a enquêté pour déterminer si les retraits étaient bien effectifs en magasin et si les consommateurs, comme le recommande la législation, étaient informés sur les lieux d’achat. Cette enquête menée entre le 16 et le 23 février 2018 concerne 48 magasins dans 11 départements.
Un retrait respecté dans les magasins
Aucun des produits référencés dans la liste n’a été retrouvé dans les rayons. C’est un bilan satisfaisant. Les impairs commis lors de l’affaire Lactalis dans de nombreuses enseignes ont-ils entraîné une meilleure réactivité des professionnels ? Nous les incitons à maintenir ces efforts pour éviter tout risque sanitaire pour les consommateurs.
Une information en magasin insuffisante
Seuls 37.5% des enseignes visitées comportent un affichage faisant mention du rappel des produits, avec les caractéristiques permettant de les identifier. Un constat à l’encontre des recommandations officielles. En effet, la DGCCRF préconise que les affichettes soient présentes « a minima au niveau des rayons où sont proposés à la vente les produits incriminés » et « en complément […] au niveau des caisses et/ou à l’accueil des lieux de vente et/ou à l’entrée des lieux de vente ». Quand cet affichage est présent, il l’est essentiellement sous forme d’affichette dans les rayons « jambon et charcuterie ». Seuls 3 des 48 magasins visités combinent une information en rayon et en caisse centrale/accueil.
Nos recommandations
La CLCV réclame la mise en place d’un affichage systématique pour les consommateurs et incite les professionnels à le déployer le plus rapidement possible. Il doit être visible et clair pour les consommateurs. Nous recommandons des affichettes aux dimensions plus importantes, avec des photos pour guider les consommateurs. Elles doivent être disposées à plusieurs endroits dans le magasin. Cet affichage doit également rester plus longtemps dans les enseignes.
D’autres méthodes complémentaires doivent être mises en place : diffusion de messages audio dans les magasins, utilisation des cartes de fidélité. Notre enquête de février 2017 a montré que 74 % des consommateurs sont prêts à ce que les enseignes utilisent leur carte de fidélité pour les avertir des rappels.
Enfin, nous souhaitons un renforcement généralisé des procédures de retraits et de rappels, notamment la création d’un site officiel unique recensant tous les produits et la mise en place d’un numéro vert unique permettant aux consommateurs d’être « lanceurs d’alerte » en cas de non-conformité des retraits.
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