Qu'est-ce qu'une allergie ?
L’allergie alimentaire touche 6 à 8% des enfants et 2 à 4% des adultes. Ces chiffres seraient en augmentation régulière. La diversité des matières premières utilisées par l’industrie alimentaire, l’utilisation de nouveaux process ou de nouveaux additifs, le développement rapide des fruits exotiques, des préparations industrielles importées de composition pas toujours bien connue en seraient responsables.
Dans l’absolu, tous les aliments sont susceptibles d’entraîner une réaction allergique dès lors qu'ils contiennent des protéines. L’allergie est une réponse anormale et disproportionnée de nos défenses naturelle (système immunitaire) qui survient après un contact alimentaire, respiratoire ou cutané avec une substance jouant le rôle de « déclencheur ».
Un ensemble de facteurs complexes peuvent favoriser les allergies alimentaires : des prédispositions génétiques, la rencontre avec un aliment inhabituelle, ou l’apparition d’une allergie croisée. Une diversification alimentaire trop précoce (avant 6 mois) a été suggérée comme un facteur favorisant les allergies, mais cette thèse est aujourd’hui controversée.
Prévenir l’allergie ?
En cas d’antécédent d’allergie dans la famille, il est conseillé aux femmes enceintes de ne pas consommer d’arachide, ni de produit en contenant. Cela peut en effet contribuer à réduire le risque d’apparition d’allergie chez l’enfant. De même, l’allaitement pourrait également jouer un rôle dans la prévention du risque allergique s’il est exclusif et prolongé.
Allergiques ... à vos étiquettes
Fort heureusement, certaines allergies déclarées dans l’enfance disparaissent avec le temps. C’est le cas par exemple de l’allergie aux œufs ou au lait. Cependant, d'autres allergies peuvent perdurer toute la vie. Pour le consommateur confronté à un problème d’allergie alimentaire, faire ses courses a longtemps relevé du parcours du combattant.
Certains aliments sont plus souvent mis en cause dans les allergies Ainsi, les œufs, les arachides, le lait de vache, le soja, les noix, les poissons et les crustacés sont responsables d’environ 75% des cas. C'est sur cette base que l’Union Européenne a fixé une liste des ingrédients allergènes majeurs devant figurer sur l’étiquetage des denrées alimentaires et reprise dans le Code de la Consommation français. De nouveaux allergènes peuvent s’ajouter à cette liste régulièrement mise à jour.
En décembre 2014, l'entrée en vigueur du règlement INCO a contribué à faciliter un peu les courses des familles allergiques. En effet, les substances provoquant des allergies ou des intolérances doivent depuis cette date être mises en évidence sur les emballages des denrées alimentaires par une impression les distinguant clairement du reste des ingrédients, par exemple avec des caractères plus gros, en gras ou surlignés.
De plus, depuis le 1er juillet 2015, ce texte prévoit que les professionnels du secteur alimentaire, et notamment les restaurants, indiquent les allergènes présents dans les produits alimentaires.
Ainsi, pour les aliments vendus chez le traiteurs, le charcutier ou le boulanger..., la présence des allergènes doit être signalée à proximité immédiate de la denrée (par exemple sur les pique-prix, les vitrines des traiteurs, des charcuteries, des boulangeries...), de façon à ce que le consommateur n’ait aucun doute sur le produit concerné.
En ce qui concerne les restaurants, les professionnels doivent tenir à jour un document écrit sur la présence d’allergènes dans les plats proposés. Celui-ci devra être facilement accessible par le consommateur à sa demande. Cependant, le choix de présentation est laissé à l’appréciation des professionnels.
Mais l'étiquetage ne résout pas forcément tout et peut même compliquer les choses !
En effet, même si les entreprises agroalimentaires font souvent d’importants efforts pour prévenir les risques de contamination, le risque « zéro » n'existant pas, elles recourent parfois à des étiquetages « parapluie » afin de se couvrir au niveau juridique.
Cela est souvent source de perplexité pour les consommateurs. Quelle attitude avoir quand on lit : « Peut contenir des traces de... », « Fabriqué dans un atelier utilisant... » ?
Seul un important de travail de recherche débouchant sur la définition de seuils sans effet pour les personnes allergiques permettra de clarifier les étiquetages.
Les produits « sans allergènes »
Confrontés à des étiquetages ambigus, de nombreux consommateurs allergiques peuvent être tentés de se tourner vers les magasins ou les rayons spécialisés « sans allergènes ». Ces produits sont censés garantir l’absence des allergènes les plus courants. Mais leur fiabilité reste toute relative. Ainsi dans ses recommandations de 2009 sur l'étiquetage des allergènes, l'Anses, l'agence de sécurité sanitaire, note que des présences fortuites d'allergènes dans ces produits ne peuvent être exclues ! Par ailleurs, ils ne présentent aucune garantie pour les consommateurs souffrant d’allergies rares et atypiques.
On peut même se demander si leur prix très élevé est justifié quand on découvre la mention « Ce produit est fabriqué dans une unité de production qui utilise également des noix et des produits laitiers » sur l’un deux (Rice Milk Bar de marque Zero Zebra, achetée dans un magasin Allergoshop à Bruxelles).
L’accueil des enfants allergiques à la cantine
Pendant longtemps, la plupart des cantines scolaires ont refusé purement et simplement d'accueillir les enfants allergiques en raison de la complexité de la composition des aliments servis et surtout de la responsabilité qui pourrait peser sur le personnel de cantine en cas d'accident.
Depuis 2001, sur le papier, aucun enfant ne peut être exclu de la cantine pour cause d'allergie. L’enfant allergique peut soit consommer un panier repas fourni par ses parents soit bénéficier (c’est beaucoup plus rare) d’un repas adapté à son cas particulier (éviction simple ou repas de substitution).
À la demande des parents, un « Projet d’accueil individualisé » peut être mis en place. C’est un contrat formalisant les conditions de l’accueil des enfants signé entre les parents, l’école, le responsable de la restauration scolaire, en concertation avec le médecin scolaire et l’allergologue. Il définit le cadre d’accueil de l’enfant (régime alimentaire, traitement) et la conduite à tenir en cas de besoin.
Pour en savoir plus, AFPRAL : Association Française pour la Prévention des Allergies.