En France, la loi qui encadre le sort des pneus usagés est très stricte : il est formellement interdit de jeter ses pneus dans la nature, de les brûler à l’air libre ou de les déposer dans une décharge. Alors, qu’en faire ? Les déposer dans un garage ou dans un centre auto. En effet, les distributeurs sont obligés d’accepter les pneus des véhicules de tourisme dans la limite du tonnage de pneus vendu durant l’année qui précède. Bonne nouvelle : cette reprise est gratuite pour les particuliers.

Obligés de recycler

Depuis la publication du décret du 24 décembre 2002 relatif à l'élimination des pneumatiques usagés, les fabricants sont obligés de recycler chaque année autant de pneus qu'ils en ont mis sur le marché l'année précédente. Pour répondre à leurs obligations, les principaux manufacturiers (Bridgestone, Continental, Dunlop, Goodyear, Kléber, Michelin et Pirelli) se sont associés pour créer une filiale commune, Aliapur.

Sa mission : collecter et valoriser les pneus mis sur le marché par ses clients, mais aussi initier et soutenir des actions en recherche et développement afin de diversifier des voies de valorisation.

En 2016, 334 597 tonnes de pneus usagés ont été collectés dans l’hexagone, soit l’équivalent de 44,2 millions de pneus tourisme. La filière est exclusivement financée par les clients Aliapur qui fabriquent des pneus destinés à être vendus en France, en importent ou en vendent à leur marque. Avec 1,25 € par pneu (le coût de l’éco-contribution), Aliapur assure la collecte, le transport, le tri et le recyclage.

Occasion ou rechapage

S’il est toujours apte à rouler – et c’est le cas d’un pneu sur six -, il fait l’objet de contrôles puis est remis sur le marché de l’occasion à l’étrange. Si sa structure métallique est saine et ses flancs intacts, le pneu peut également être rechapé : sa bande de roulement est grattée et une nouvelle bande est apposée par cuisson dans un moule. Cette option concerne surtout les pneus poids lourds.

Un matériau fiable pour nombre d’applications

Mais même s’il ne roule plus, un pneu usagé n’est pas un déchet. Il conserve des qualités qui en font un matériau fiable et performant, recherché pour de nombreuses applications.

Plus de 40 % des pneus usagés collectés sont traités et transformés avant d’être réutilisés sous une autre forme, par exemple en broyats, en granulat ou en poudrette.

On les retrouaire-jeuxve ainsi, sous forme de granulats, dans les gazons synthétiques destinés aux stades de foot ou de rugby, dans les pistes d’athlétismes ou dans les aires de jeux amortissantes pour enfants.

terrainBroyé finement sous forme de poudrette, le pneu peut également être incorporé aux revêtements routiers, ce qui abaisse le niveau sonore du passage des véhicules et améliore la résistance aux fissurations. 

La poudrette de pneu peut aussi servir à fabriquer divers objets moulés, comme les roues de conteneurs à déchets, de nettoyeurs haute pression, etc.

Le pneu contenant une grande quantité de carbone, peut par ailleurs remplacer l’anthracite que les aciéries électriques utilisent pour réduire la rouille des ferrailles usagées. Et les pneus de poids lourds sont également utilisés pour faire office de murs anti-avalanches ou anti-chutes de pierres.

 

Plus-value environnementale

La filière travaille au quotidien pour trouver et pérenniser des solutions de valorisation écologiquement avantageuses, économiquement viables et à forte plus-value environnementale.

C’est le cas, par exemple, lorsque les cimenteries choisissent le pneu usagé comme combustible à la place du charbon, combustible fossile qui demande beaucoup d’énergie pour son extraction et souvent des centaines de litres de gazole pour son transport. De la même façon, en remplaçant dans les gazons synthétiques un élastomère produit à base de pétrole par des granulats de pneus, on économise à la fois des ressources naturelles, de l’énergie et des émissions de CO2.

Plus d’infos sur www.aliapur.fr