Parmi les résultats marquants de cette enquête (1), on retiendra que l’obésité se manifeste de plus en plus tôt et est beaucoup plus fréquente dans les catégories sociales modestes. Les régions du Nord et de l’Est sont aussi les plus touchées. Au problème de santé publique s’ajoute ainsi une injustice sociale et territoriale.
Le diagnostic est aujourd’hui largement partagé : la progression de l’obésité s’explique par l’évolution globale de nos modes de vie. Les aliments riches en calories sont devenus de plus en plus accessibles et attractifs, le recours à une alimentation prête à l’emploi se développe, ce qui entraîne une perte de repères alimentaires et culinaires. Dans le même temps, le développement des transports et l’évolution des conditions de travail ont conduit à une baisse continue de l’activité physique.
Ces dernières années, de multiples initiatives ont été lancées. Les pouvoirs publics ont monté deux programmes « Nutrition santé » et depuis peu le ministère de l’Agriculture - rebaptisé ministère de l’Alimentation, de l’agriculture et de la pêche - déploie au niveau local des plans pour « une offre alimentaire durable ». Des chartes ont été signées entre les pouvoirs publics et une quinzaine de firmes de l’industrie agroalimentaire et de la distribution afin d’améliorer la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire. Au niveau local, la mobilisation existe. La CLCV - dont le réseau mène de nombreuses actions de sensibilisation sur le terrain - n’est pas en reste.
Pourtant, les effets tardent à se manifester… et des enjeux centraux sont toujours insuffisamment pris en compte. Espérons que le projet de loi de modernisation agricole qui comportera un volet « alimentation » ainsi que les conclusions de la commission mise en place à l’automne 2009 par l’Elysée sur la prévention de l’obésité marqueront un changement de cap.
Afin qu’elle ne constitue pas une énième occasion manquée, nous demandons qu’elle inscrive au rang des actions prioritaires l’amélioration de la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire, la régulation de la publicité pour protéger les enfants du « matraquage » sur des produits déséquilibrés, et le déblocage de moyens pour des actions de sensibilisation de proximité notamment envers les populations les plus touchées.
(1) Initiée par le laboratoire pharmaceutique Roche et TNS Sofres, cette enquête sur le surpoids et l’obésité est conçue et dirigée par un médecin hospitalier et des chercheurs de l’Inserm. Depuis 1997, elle a lieu tous les trois ans. En 2009, plus de 25000 personnes y ont participé.
Maigrir : arnaques sur Internet
Maigrissez avec la méthode « Machin », perdez vos kilos superflus grâce à la pilule « Bidule »... Pour ceux qui essayent désespérément de perdre du poids, Internet peut se révéler un véritable piège. Les régimes proposés en ligne sont souvent très coûteux, certains ruineux ! Ainsi, sur un site découvert parmi les publicités sur Facebook, on nous propose d’obéir à 2 règles simples pour perdre du poids sans effort. Afin de découvrir cette recette « miracle », on peut commander des échantillons gratuits. C’est vite dit. Il faut laisser son numéro de carte bancaire afin de régler les frais de port. Un encart (écrit en petit) au bas de la page web nous apprend qu’on s’engage, en réalité, à recevoir ces produits tous les mois. Ceux qui souhaitent annuler la commande automatique peuvent toujours essayer de contacter un service client aux USA ou téléphoner à un numéro non attribué… En général, les produits qui promettent de perdre rapidement du poids s’avèrent inefficaces. Quand ils ne sont pas carrément dangereux : souvenez-vous des pilules Best Life qui faisaient la une des médias il y a un an, ou des compléments alimentaires Hydroxycut mis à l’index par la DGCCRF au mois de mai 2009 : vendus sur Internet, ils contenaient des substances interdites en France.