Qu'est-ce que la maladie de Lyme ?
La borréliose de Lyme, appelée couramment la maladie de Lyme, est une maladie infectieuse due à une bactérie qui touche, en moyenne, 50 000 personnes par an. Dans son premier stade, elle entraîne essentiellement une réaction cutanée. Non traitée, la maladie peut causer des atteintes graves des nerfs, des articulations, du cœur ou de la peau. 800 hospitalisations sont ainsi nécessaires chaque année.
Comment se transmet-elle ?
La maladie de Lyme est transmise à l’homme exclusivement par les piqûres de tiques Ixodes ricinus infectées. Ces acariens se nourrissent en piquant et en aspirant le sang d'animaux. De façon plus occasionnelle, la tique peut aussi piquer un homme. D'après l’enquête Baromètre Santé 2016, un quart de la population déclare avoir déjà été piqué par une tique au cours de sa vie et 4 % dans l’année précédente. Toutes les tiques ne sont cependant pas infectées (autour de 15 % le sont, et 15 autres % sont porteurs d'autres maladies).
Où trouve-t-on ces tiques ?
Les tiques Ixodes ricinus sont présentes dans la plupart des régions métropolitaines à l’exception des zones de haute altitude, des zones très sèches ou inondables. La maladie est également présente partout, avec une incidence cependant plus élevée dans les départements de l’Est et du Centre de la France, et notamment en Alsace, Lorraine, Limousin et région Rhône-Alpes.
Les tiques aiment la végétation et l'humidité. Elles vivent principalement dans les forêts de feuillus, les sous-bois, les pâturages/prairies, mais elles peuvent être aussi rencontrées dans les zones boisées périurbaines, les parcs en ville et les jardins privés.
Comment s'en prémunir ?
Se protéger lors des sorties en nature
Lorsque vous sortez en milieu naturel, portez des vêtements couvrants les bras et les jambes et plutôt clairs pour pouvoir mieux les visualiser. Un chapeau peut également être utile, notamment pour les enfants. N'hésitez pas à remonter vos chaussettes sur le pantalon. Vous pouvez également utiliser des répulsifs à moustiques qui sont relativement efficaces. La Haute autorité de santé recommande plus particulièrement les produits contenant du DEET, de l’IR 3535, de la picaridine ou du citriodiol. Enfin, évitez autant que possible les hautes herbes et les fougères et marchez plutôt sur les chemins.
S’inspecter au retour
De retour chez vous, inspectez votre corps en étant plus particulièrement vigilant sur l'arrière des genoux, les aisselles, les zones génitales, le nombril, le cuir chevelu, le cou et l'arrière des oreilles. Faites-vous aider pour les zones que vous ne pouvez pas voir ou aidez-vous d'un miroir et du toucher. Renouvelez l'inspection le lendemain. En se nourrissant de votre sang, la tique grossit et peut être plus facilement repérable. Mieux vaut également mettre vos vêtements à laver.
Et au jardin ?
On s'attend à les trouver surtout en forêts ou dans les prairies, mais les tiques sont aussi présentes dans nos jardins. C'est même devenu le deuxième lieu de piqûre en 2020. Pour éviter leur présence, ne gardez pas les herbes hautes ni les feuilles mortes dans les zones fréquemment utilisées du jardin ni dans celles où jouent des enfants. Pour vos activités d'entretien, prenez les mêmes précautions que lors d'une balade dans la nature (vêtements clairs, longs et imprégnés de répulsifs, que vous retirerez ensuite). Inspectez enfin régulièrement vos animaux si vous en avez.
Que faire en cas de piqûre de tique ?
Si vous trouvez une tique sur vous, il faut l'enlever très rapidement. Le risque de transmission augmente en effet avec le temps de contact. En dessous de 24h, vous n'avez quasiment aucun risque d'être infecté.
N'essayez pas de le faire avec les doigts et/ou les ongles mais utilisez si possible un crochet à tique que l'on trouve en pharmacie ou, à défaut, une pince fine ou pince à épiler, et tirez délicatement (en tournant avec un crochet à tique, sans tourner avec une pince normale). Vous risquez sinon d'arracher le corps de la tique en laissant la peau.
Contrairement à ce qu'on pensait autrefois, il est totalement déconseillé d'utiliser de l'éther, de l'alcool, un anesthésique local ou toute autre substance. Une fois la tique enlevée, il faut en revanche désinfecter la zone de piqûre. Mettez la tique dans un mouchoir et jetez-le.
Il n'est pas nécessaire de consulter un médecin immédiatement. Surveillez en revanche la zone durant un mois pour voir si des symptômes se déclarent.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
Le symptôme le plus courant est une éruption cutanée typique appelée « érythème migrant » qui apparaît dans un délai de 3 à 30 jours à l'endroit de la piqûre. Il s'agit d'une tache rouge, indolore, qui s'étend en cercle au fil des jours, en laissant le centre plus clair.
Ce symptôme peut cependant dans certains cas passer inaperçu. La maladie peut alors se manifester quelques semaines, voire quelques mois après par des érythèmes multiples, des manifestations neurologiques (comme une paralysie de certains muscles du visage) ou des douleurs articulaires.
Que faire en cas de symptômes ?
Si vous observez sur votre corps une éruption cutanée ressemblant à un « érythème migrant » ou si vous ressentez une fatigue inhabituelle, des douleurs ou si vous avez de la fièvre après une piqûre, consultez votre médecin traitant. S'il confirme le diagnostic, il pourra vous prescrire un antibiotique adapté.
Après avoir eu la maladie de Lyme et avoir été traitées, certaines personnes se plaignent de souffrir de symptômes persistants tels que de la fatigue, des douleurs diffuses et troubles de la mémoire et de l'attention. Peu d'études ont cependant été faites sur ce syndrome dit « post-Lyme » et la communauté scientifique est divisée sur son existence.
Le réflexe Citique !
Un programme de recherche est mené depuis quelques années, invitant les citoyens à signaler lorsqu'ils ont été piqués et à envoyer la tique aux fins d'analyse.
Pour en savoir plus ou signaler une piqûre de tique : https://www.citique.fr/
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