D’après le baromètre santé 2014 réalisé à l’époque par l’Inpes, la majorité (60 %) des fumeurs veulent arrêter de fumer, 29 % déclarent même avoir fait une tentative d’arrêt d’au moins 7 jours dans l’année. Mais peu parviennent réellement à transformer l’essai (2 % à 4 %).
Avec un peu de soutien, y arriveraient-ils davantage ? C’est tout l’enjeu de l’opération « moi(s) sans tabac, dont le coup d’envoi a été donné le 1er novembre 2016.
Un défi collectif
Elle est pilotée par Santé publique France, la nouvelle Agence nationale de santé publique née, en 2016, de la fusion de l’Institut de veille sanitaire (InVS), de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Éprus). Elle se veut d’abord un défi collectif qui consiste à inciter et accompagner, via des actions de communication et de prévention de proximité, tous les fumeurs dans une démarche d’arrêt du tabac. Tous les fumeurs sont donc invités à arrêter de fumer depuis le 1er novembre et pendant 30 jours. Pourquoi ? Parce-ce qu’au-delà de 28 jours, les signes désagréables de sevrage sont considérablement réduits. Ce délai multiplie donc par 5 la chance de succès de la tentative d’arrêt.
En Angleterre aussi
Il y a un précédent. Cette opération s’inspire en effet d’un dispositif anglais qui a fait ses preuves. Depuis quatre ans, chaque année au mois d’octobre, les services de santé anglais animent une campagne d’encouragement et d’entraide baptisée « Stoptober ». Elle a montré son impact favorable sur la proportion de fumeurs qui ont fait une tentative d’arrêt (+ 50 % entre octobre 2012 et la moyenne des autres mois de l’année, alors que le mois d’octobre était celui pour lequel la proportion de tentatives d’arrêt était la plus faible sur les 5 années antérieures).
S’inscrire sur le site tabac-info-service
En France, l’opération s'est déployée en 3 temps. En septembre, ce sont les professionnels de santé qui ont été informés et incités à parler de l’événement à leurs patients et à leur remettre dépliants et kits d’aide à l’arrêt.
Le mois d’octobre a été consacré à la sensibilisation des fumeurs pour susciter leur intérêt et les préparer à arrêter. S’ils souhaitent participer à l’opération, ils doivent s’inscrire via le site Internet tabac-info-service.fr, la nouvelle application dédiée ou le 3989.
A Bordeaux, Lille, Grenoble, Marseille, Nantes, Paris, Strasbourg et Toulouse, pendant deux jours, un camion Moi(s) sans tabac a été aménagé en studio photo : les personnes intéressées peuvent s’inscrire à l’opération et se faire prendre en photo avec leur ville pour décor et un message de la campagne. Une photo qui pourra être imprimée sur place ou partagée avec les amis via les réseaux sociaux.
Accompagnement et soutien
Novembre est le mois du passage à l’acte. Des actions de proximité dans les lieux publics et les entreprises et une grande campagne média (radio, affichage, web et mobile) sont déployées pour soutenir les participants dans leur tentative au quotidien.
La CLCV est mobilisée sur cette opération. Elle relaie l’information et engage le débat sur le terrain.