C’est quoi le bonus réparation ?
Lancé le 7 novembre dernier grâce au Fonds Réparation Refashion*, le bonus réparation est une prime financière accordée à tous les citoyens français qui souhaitent faire réparer leurs vêtements et chaussures. Un moyen d’inciter à faire réparer au lieu de jeter. Ce bonus entre dans le cadre de la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) et de la REP (Responsabilité Élargie du Producteur).
L’objectif : atteindre 21,6 millions de réparations d’ici 2028, soit une hausse de 35 % du volume de textiles et chaussures réparés par rapport à 2019.
* Refashion est l'éco-organisme de la Filière Textile (TLC) qui couvre les textiles d'habillement, le linge de maison et les chaussures des particuliers.
Quels sont les produits éligibles ?
Les produits concernés par ce bonus sont à ce jour exclusivement les produits provenant de la filière TLC (Textile, Linge de maison, Chaussures), à savoir les chaussures et les vêtements de prêt-à-porter.
Le linge de maison, la lingerie (sous-vêtements et chaussettes), les vêtements en cuir et en vraie fourrure, les accessoires (sacs…), les vêtements techniques de sport (kimono de judo, combinaison de ski ou de plongée, chaussures de ski…), de bricolage et de jardin (gants de jardinage, combinaison phytosanitaire, chaussures de sécurité…), les déguisements et accessoires (chapeau de pirate, ailes de fée...) ne sont aujourd’hui pas éligibles. Ne rentrent pas non plus dans ce dispositif les retouches (la remise à taille, les ourlets...) et l'"upcycling" (la transformation d'une pièce destinée à être jetée).
Concrètement, comment ça marche ?
Imaginez que votre pull préféré a un trou. Au lieu de le jeter et d’en acheter un neuf, il est possible désormais de le faire réparer à moindre coût. Une fois chez le retoucheur, un diagnostic et un montant de la réparation sont estimés et une réduction proposée. Ainsi, pour un trou dans un vêtement, le bonus réparation est de 7 €, déduit automatiquement de la facture finale.
Seul un cordonnier ou un retoucheur labellisé peut vous proposer le bonus réparation. Les réductions sont comprises entre 6 et 25 € par réparation. La réduction ne peut pas dépasser 60% du prix de la réparation globale et le montant estimé de la réparation doit être au minimum de 12€.
Les bonus étant cumulables, il est possible de faire réparer une pièce comme une dizaine en renouvelant l'opération autant de fois que nécessaire.
Quelles sont les réparations éligibles ?
Il ne suffit pas que votre vêtement ou vos chaussures soient à réparer pour bénéficier de ce bonus. Il faut aussi que la réparation soit éligible. Pour un trou, un accroc ou une déchirure sur un vêtement, comptez 7€ de remise sur la facture finale, de 10 à 25€ pour la réparation d’une doublure, de 8 à 15€ pour un zip à changer.
Sur les chaussures, prévoir une réduction de 8€ sur la pose de patins ou la réparation d’une couture ou d’une semelle décollée, de 10 à 14€ pour un zip de chaussures ou de bottes, 7€ pour un bonbout (pièce de cuir ou de caoutchouc placée sous le talon), de 18 à 25€ pour un ressemelage.
Où trouver les professionnels labellisés ?
Les cordonniers et retoucheurs ne participent pas tous à l’opération et un réparateur non labellisé ne peut pas vous proposer ce bonus. Pour vous tourner vers un professionnel qui s’engage dans ce processus, vous pouvez trouver toutes les adresses sur une carte interactive proposée par Refashion ici
De nombreux départements sont encore dépourvus de participants, mais la carte évolue tous les jours. Ceux déjà inscrits affichent sur la vitrine de leur boutique le label « Bonus réparation ». Si aucun réparateur proche de chez vous n'est pour l'instant référencé, vous pouvez également bénéficier de ce bonus en ligne avec les solutions digitales de réparation. Vous en trouverez la liste en cliquant ici
Les Français prêts à réparer
En France, plus de 3,3 milliards de textiles, linge de maison et chaussures neufs (TLC) ont été vendus en 2022. Selon une étude IFOP pour Refashion réalisée en novembre 2023*, 3 Français sur 4 ont jeté un vêtement ou une paire de chaussures qui aurait pu être réparé alors que 83% d’entre eux se disent disposés à le faire. Le bonus réparation sera-t-il le précieux sésame pour entrer dans l'ère de la réparation textile ?
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