Le téléphone, fixe ou portable, sonne : c’est encore un vendeur de cuisine ou de double vitrage qui tente de vous faire profiter de la soit-disant affaire du siècle.
Le démarchage téléphonique est mal perçu par des consommateurs, qui le subissent en se demandant souvent comment on a pu se procurer leur numéro de téléphone.
Il y a bien longtemps que les professionnels ne collectent plus les numéros dans les annuaires et rachètent en réalité des fichiers clients de plus en plus précis.
Refuser la cession de ses données
Afin de limiter ce harcèlement, chacun peut agir au quotidien. Dès l’instant où, à l’occasion d’un achat, on communique ses coordonnées à un professionnel, il faut lui dire qu’on refuse expressément qu’il cède nos données personnelles à des tiers dans un but de prospection commerciale. Il faut lire attentivement le formulaire à remplir, qui doit préciser la manière de s’opposer à la cession de ses données. Cela permet d’en limiter la circulation.
Par ailleurs, face à la grogne des victimes de démarchage téléphonique, l’idée d’une liste anti-prospection téléphonique s’est imposée depuis quelques années. Le principe : les personnes qui ne veulent plus être démarchées par téléphone doivent s’y inscrire. La liste « Pacitel » fut la première tentative en la matière, mais elle reposait sur le volontariat des entreprises et n’était donc pas en mesure de lutter efficacement contre le harcèlement téléphonique.
Un site Internet dédié
Créée par la loi Hamon, une nouvelle liste anti prospection entre en vigueur au 1er juin 2016. Baptisée Bloctel, elle permettra aux consommateurs de s’inscrire gratuitement via le site www.bloctel.gouv.fr.
Précision : en cas de difficulté d’accès à Internet, le consommateur peut s’inscrire par courrier en indiquant ses nom, prénom, adresse, numéros de téléphone à inscrire sur la liste Bloctel à l’adresse suivante : Société Opposetel / Service Bloctel / 6, rue Nicolas Siret 10000 TROYES. Dans ce courrier, le consommateur devra prendre soin de préciser un numéro auquel on pourra le joindre pour la confirmation d’inscription.
L’inscription sera effective au plus tard dans les 30 jours et restera valable pendant 3 ans. Trois mois avant la fin de sa validité, le consommateur sera informé de la possibilité de la renouveler.
La grande nouveauté de la liste Bloctel est son caractère obligatoire. Les opérateurs qui réalisent du démarchage téléphonique devront s’assurer régulièrement que leurs fichiers de prospection n’incluent pas des consommateurs inscrits sur la liste. Tout manquement à cette obligation sera passible d’une amende.
Si cette liste est un progrès, on peut regretter qu’il faille faire la démarche de s’y inscrire, ce que beaucoup de consommateurs – et surtout les plus faibles – ne feront pas. La CLCV demande que le démarchage téléphonique auprès des particuliers soit par principe interdit sauf acceptation préalable et expresse de leur part.
Numéros surtaxés : plus transparents
Nous avons tous repéré dans nos factures téléphoniques des appels qui nous sont facturés en plus. Ces numéros surtaxés ou numéros spéciaux, services à valeur ajoutée ou encore numéros SVA permettent d’accéder à un service client, aux étapes d'un jeu, à une mise en relation, à des renseignements… Le service lié au numéro est facturé par l’opérateur sur la facture de téléphonie fixe ou mobile. Ces numéros surtaxés ont une image assez mauvaise dans l’esprit du consommateur qui ne voit pas toujours la légitimité de cette facturation supplémentaire. D’autant plus que ces numéros sont également le support de fraudes destinées à le surfacturer alors qu’il n’a rien demandé et sans service à la clé (arnaques par téléphone ou SMS).
Pour identifier ceux qui se cachent derrière ces numéros, la loi Hamon a prévu la mise en place d’un annuaire inversé gratuit, consultable via le lien http://www.infosva.org/. D’ici quelques mois, sur ce site, il sera également possible de signaler que la personne identifiée utilise de manière frauduleuse un numéro de téléphone surtaxé.