Avec son acronyme explosif, la TNT a fait couler beaucoup d’encre il y a quelques années. En effet, la diffusion de programmes numériques au détriment du hertzien (la bonne vieille antenne râteau) et l’accroissement du nombre de chaînes ne se sont pas fait sans heurts : adaptation des équipements existants, achat de décodeurs TNT, absence de couverture sur certaines zones géographiques…
Alors que l’on pensait que tout cela appartenait définitivement au passé, il n’en est finalement rien, et le consommateur court à nouveau le risque de se retrouver face à un écran noir ou de passer (encore) à la caisse.
Changement de norme
A l’heure actuelle, les programmes sont encodés en MPEG 2 : système de compression des images permettant de bénéficier d’une qualité numérique. Toutefois, ce système ne permet pas de généraliser la diffusion de programmes en haute définition. Pour ce faire, un encodage MPEG 4 sera utilisé. La généralisation de ce basculement devrait se faire en 2016.
Seul bémol : tous les appareils ne sont pas forcément compatibles avec cette norme.
Faut-il s’équiper à nouveau ?
Tout dépend de votre installation. Tous les téléviseurs vendus depuis le 1er décembre 2012 sont compatibles MPEG 4. Cette obligation pèse même depuis le 1er décembre 2009 pour les téléviseurs de 26’’ de diagonale (soit environ 66 cm de diagonale).
De fait, si vous avez acheté un de ces appareils à cette date ou, de manière générale, s’il dispose du logo HD TV, votre téléviseur est compatible MPEG 4 et vous n’avez rien à faire : vous continuerez très simplement à regarder vos programmes.
Par ailleurs, si vous disposez d’une box chez vous, ou si vous regardez vos programmes par le câble ou le satellite, vous n’avez aucune démarche à effectuer : tout se fera automatiquement.
En fait, le problème se pose pour les personnes qui ne sont pas dans l’une de ces configurations et qui continuent de recevoir leurs programmes par voie hertzienne, avec une antenne. Elles ont généralement acquis un adaptateur TNT et/ou modifié l’antenne afin de pouvoir recevoir les nouvelles chaînes de télévision.
Seul problème : les adaptateurs vendus aux débuts de la TNT ne sont pas compatibles MPEG 4. Il vous faudra donc en acquérir un nouveau (comptez une trentaine d’euros environ selon les modèles). Il ne s’agit pas ici de cas isolés : selon une étude du CSA, 8 % des foyers seraient concernés et pourraient se retrouver face à un écran noir s’ils ne s’équipent pas. Vérifiez donc bien si vous devez ou non acheter un nouvel équipement.
Et demain ?
Le MPEG 4 n’est pas encore généralisé que d’aucuns songent déjà à la nouvelle norme à venir. C’est logique en même temps : les téléviseurs ne se contentent plus d’être HD ready ou Full HD, comme cela pouvait se voir il y a encore quelques années, mais 4K, ou UHD pour ultra haute définition. Autrement dit, il s‘agit d’une définition 4 fois supérieure à celle que l’on trouve avec le Blu Ray.
Les téléviseurs de ce type commencent à être disponibles sur le marché, et si les premiers modèles affichaient un prix assez important pouvant en dissuader plus d’un (aux alentours de 4 000 €), les tarifs commencent à baisser. On n’ira pas jusqu’à dire qu’ils deviennent abordables (il est vrai qu’il faut avoir envie d’investir 2 000 € dans un téléviseur), mais il est indéniable que la tendance va se poursuivre, voire s’accélérer.
Certes, il n’existe pas encore de programmes télévisés en 4K (ou sinon, ils sont rares), mais il n’en demeure pas moins que la norme MPEG 4 sera insuffisante lorsque l’UHD sera généralisée. Certains professionnels pronostiquent déjà un abandon à moyen terme du MPEG 4 pour le codec HEVC… Mais d’ici là, nous avons encore le temps.