Le maintien d’un marché véritablement concurrentiel dans le secteur de la téléphonie mobile semble se préciser avec la décision des actionnaires de Vivendi d’engager des négociations exclusives avec Numericable. Certains membres du gouvernement et professionnels s’étaient pourtant fortement positionnés en faveur du rachat de SFR par Bouygues en argumentant que la diminution du nombre d’opérateurs de 4 à 3 n’entraînerait pas de baisse substantielle de la pression concurrentielle.
Un argument que la CLCV ne peut entendre. C’est pourquoi notre association s’est fortement mobilisée contre ce que nous considérons comme un retour en arrière pour le consommateur.
Chacun se souvient aisément du regain de concurrence qu’avait suscité l’arrivée de Free, le 4e opérateur, sur le marché de la téléphonie mobile. Or, si le nombre d’opérateurs devait diminuer, rien ne garantirait que ce 4e opérateur, devenu plus fort, poursuivrait cette politique offensive.
De plus, les calculs de l’indice de concentration Herfindahl-Hirschman (IHH), officiellement reconnu par les autorités de la concurrence française, européenne et américain, le confirment : pour le marché français, la concentration actuelle est évaluée à 2588 et, en cas de fusion (ce qui aurait été le cas si Bouygues avait racheté SFR), atteindrait un seuil de 4104. Nous sommes déjà à la limite du risque lié à une concentration trop importante (la zone à risque se situe entre 2000 et 2500), une réduction à trois opérateurs aurait pour effet d’accroître considérablement ce seuil.
La perspective actuelle du maintien de 4 opérateurs de téléphonie mobile semble être un gage de concurrence active, ce dont le consommateur ne peut que profiter, comme nous ne cessons de le rappeler.