Moïse Renier a rejoint la CLCV en 1980. Comptable de métier, il était délégué syndical régional de son entreprise. Une fonction qui lui convenait car défendre le personnel ainsi que les « bonnes causes » présentées par la direction lui tenaient à cœur. Depuis 1984, il est administrateur locataire d'IBS au Havre.
Depuis vos débuts en tant qu’administrateur qu’est-ce qui a changé ?
Beaucoup de choses ont changé. Le bailleur a rejoint 3F et il y a peu de temps Action Logement. Il a développé son patrimoine notamment sur le Calvados. Le nombre de logements a doublé depuis mon premier mandat. Tous ces événements ont considérablement alourdi ma charge de travail (plus de réunions…). En comptant mes temps de déplacement je consacre 4 à 5 journées de 8 heures par mois à ma fonction d’administrateur. Il y a eu aussi l’arrivée d’une nouvelle méthodologie liée aux nouvelles technologies, notamment la visioconférence. Des outils qui ont facilité l’exercice de mes fonctions.
Quelles sont vos relations avec les locataires ?
J’entretiens de très bonnes relations avec les locataires. Lorsqu’ils viennent me voir en permanence pour nous soumettre un problème, j’en fais part au bailleur et en général, il est rapidement résolu. Quand une question me préoccupe, je n’hésite pas à téléphoner ou envoyer un e-mail à la CLCV nationale pour être conseillé et obtenir des réponses.
Je regrette que les locataires ne viennent vers nous que lorsqu’ils rencontrent des difficultés. Je souhaiterais qu’ils nous contactent également pour amener des idées pour améliorer le fonctionnement de leur immeuble. Il faudrait changer les mentalités. Pour cela nous avons pris un stand à la fête des associations pour leur expliquer qu’ils ont aussi un rôle à jouer dans la vie de leur résidence.
"Je suis inquiet car je ne sais pas si je trouverai quelqu’un pour reprendre ma fonction le jour où je partirai"
Comment envisagez-vous le rôle d’administrateur locataire dans les prochaines années ?
Avec des immeubles ou des habitations de plus en plus vétustes, la diminution des subventions accordées aux bailleurs et les fusions des organismes pour former de grands groupes, nous allons avoir un rôle de plus en plus difficile. Les budgets alloués aux bailleurs seront certainement « amputés » et cela aura une répercussion sur les plans de concertation locative (PCL) et par conséquent sur la qualité des services. Du fait des regroupements de bailleurs, les relations avec les locataires seront plus difficiles à gérer. Notamment avec la distance qui séparera les sièges des administrateurs, le dialogue étant plus facile en se trouvant à proximité. Je suis inquiet car je ne sais pas si je trouverai quelqu’un pour reprendre ma fonction le jour où je partirai. Aux dernières élections, j’ai eu des difficultés à former des listes. Des bailleurs m’ont demandé si j’avais une liste à présenter chez eux, faute de candidat, ça n’a pas été possible.