Après avoir fortement augmenté jusqu'en 2004, notre consommation d'eau s'est aujourd'hui stabilisée. Elle reste cependant très élevée : 146 litres en moyenne par habitant et par jour. Soit trois fois plus que ce qui est nécessaire, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour répondre à nos besoins vitaux, d'hygiène et d'entretien. Il faut dire qu’en France, l'eau est d'un accès très – trop – facile. Ouvrir un robinet, prendre une douche, tirer la chasse d'eau sont des gestes quotidiens que nous faisons sans même y penser. Jusqu'à oublier que cette eau est un bien précieux, qu'elle a dû être prélevée, qu'elle a nécessité des traitements pour la rendre consommable, qu'elle devra être de nouveau traitée ensuite.
Certes, la France dispose d'importantes réserves. Pour autant, chaque été, une partie de plus en plus importante du territoire est soumise à des restrictions en raison du faible niveau des eaux superficielles ou souterraines. Préserver l'eau est donc une nécessité. Pour notre portefeuille aussi. Selon l'édition 2020 des chiffres clés « Eau et milieux aquatiques », édité par le ministère de la Transition écologique, « la facture d’eau moyenne annuelle des ménages est comprise entre 450 euros et 550 euros en France métropolitaine ». Et elle est en augmentation. En prenant quelques bonnes habitudes, il est cependant facile de réduire notre consommation, et notre facture.
Notre consommation d'eau en chiffres
39 % pour se laver (bains, douches)
20 % pour aller aux WC
12 % pour laver son linge
10 % pour faire la vaisselle
6 % pour cuisiner
6 % pour laver sa voiture ou arroser son jardin
1 % pour boire
6 % divers
Sources : Centre d’information sur l’eau (CIEAU)
Chassez les fuites !
5 litres d'eau potable sont perdus à l'heure pour un robinet qui goutte, cinq fois plus pour une chasse d'eau ! Pour éviter ce gaspillage et une explosion de votre facture, une réparation s'impose. Et en plus, ce n'est pas si compliqué. Vous trouverez de nombreux tutos sur Internet si besoin, notamment sur les sites des magasins de bricolage.
Et pour vérifier que vous n'avez pas une fuite cachée, la petite astuce toute simple de L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) : « Relevez les chiffres inscrits sur votre compteur d’eau juste avant d’aller vous coucher. À votre réveil, si ces chiffres ne sont pas identiques et que personne n’a utilisé d’eau dans la nuit, cherchez la fuite ! »
Dans la cuisine
En cuisine, le lave-vaisselle est la solution principale pour réaliser des économies. Il consomme en moyenne 15 litres d'eau, soit deux à trois fois moins que la vaisselle à la main. En le faisant tourner uniquement lorsqu'il est plein, et si possible en mode éco (qui, en général, dure plus longtemps mais consomme moins d'eau et d'électricité), vous économiserez plus encore. Si vous n'en avez pas, évitez de laisser couler l'eau en faisant la vaisselle mais utilisez deux bacs ou deux récipients, un pour laver et l'autre pour rincer.
Une bassine à portée de main et insérable dans l'évier peut aussi être très utile pour récupérer l'eau froide, celles du lavage de légumes ou de cuisson, et vous en servir ensuite pour arroser vos plantes. L'eau de cuisson aide même à les fertiliser !
93% pour l’hygiène corporelle, les sanitaires, la lessive, la vaisselle et l’entretien de l’habitat.
7% pour la boisson et la préparation des repas.
(Source Ademe)
Dans la salle de bains
C'est la pièce où le gaspillage d'eau est, de très loin, le plus important. Le credo est déjà bien connu mais, pour l'éviter, il est indispensable de couper l'eau lorsqu'on se lave les dents ou les mains et de ne prendre de bain qu'occasionnellement. Ce dernier nécessite en effet entre 150 et 200 litres à chaque fois, alors qu'une douche n'en consomme que 60 litres. Si vous la prenez courte et en coupant l'eau durant le savonnage, le nombre de litres utilisés chute à 20 ! Pour être sûr de ne pas y rester trop longtemps, équipez-vous d'un minuteur ou d'un réveil ou... poussez la chansonnette ! Quand elle est finie, c'est qu'il est temps de sortir.
Comme en cuisine, une bassine ou un sceau placé dans l'évier ou le bac à douche peut vous permettre de récupérer de l'eau pour l'utiliser, par exemple, dans vos toilettes (au lieu de tirer la chasse), arroser vos plantes ou nettoyer vos sols. Enfin, pour la machine à laver comme pour le lave-vaisselle, on veille à la remplir suffisamment et à utiliser le programme éco.
Des équipements peu coûteux pour de grosses économies
Mousseur pour réduire le débit d'eau d'un robinet, douchette économe, stop douche, éco-chasse ou joints anti-fuite, pour quelques euros (moins de 10 € par exemple pour un mousseur), des équipements vous permettront de réduire grandement votre consommation.
Lire notre article « Comment consommer moins d'eau »
Au jardin
Pour réduire la consommation d'eau au jardin, là aussi, de bonnes habitudes sont à prendre. D'abord, toutes les plantes n’ont pas les mêmes besoins en eau. Privilégiez lors de vos achats celles peu gourmandes et, idéalement, des espèces locales qui seront mieux adaptées au climat de votre région. Pour éviter l'évaporation, paillez votre sol et, lorsqu'il fait chaud, arrosez le matin ou en toute fin de journée.
Un récupérateur d'eau de pluie vous évitera d'avoir à utiliser de l'eau potable. Contenant moins de chlore et de calcaire, elle sera qui plus est meilleure pour vos plantes ! Enfin, pour participer à votre échelle au rechargement des nappes phréatiques et des cours d'eau, laissez-la plus grande superficie possible de votre jardin en terre, ou privilégiez les sols en bois plutôt que maçonnée.
Vigilance
L'eau qui coule de nos robinets n'est qu'une partie de celle que nous consommons. La plus grande est en fait liée aux biens et services que nous achetons. Pour pousser, un kilo de blé a besoin par exemple de 600 litres d'eau. Pour produire un kilo de bœuf, 550 à 700 litres sont utilisés.
Économiser l'eau implique donc de faire attention à l'ensemble de nos habitudes de consommation. C'est d'autant plus important qu'une grande partie de cette eau est prélevée dans d'autres pays, dont certains connaissent des situations dites de « stress hydrique » (un quart de la population mondiale).
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