En effet, dès 2006, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait montré que dans nombre d’établissements, l‘offre de repas n’était pas conforme aux recommandations nutritionnelles des pouvoirs publics. Celles-ci ayant enfin pris un caractère obligatoire, les disparités relatives à la qualité des menus devraient cesser. Il s’agit là d’un vrai pas en avant.
Cependant, il est évident que fixer la taille des portions, limiter les teneurs en matières grasses dans certains produits ou proposer plus souvent des crudités ne suffit pas à améliorer la qualité globale de la restauration scolaire. De nombreux chantiers restent encore en suspens, comme nous l’avions mis en évidence dans une étude réalisée en 2009 auprès d’élèves du primaire et du secondaire.
Améliorer la qualité de l’accueil et de l’offre alimentaire à la cantine suppose d’agir sur le cadre du repas notamment en réduisant le bruit ainsi que les temps d’attente. Au collège et au lycée, 20 % des élèves passeraient plus de temps à attendre qu’à prendre leur repas ! Dans ce domaine des normes existent mais demeurent largement méconnues des établissements.
Il reste donc fort à faire pour transformer la cantine en un lieu agréable d’éducation et d’information alimentaire qui favoriserait la découverte des plats, des produits et permettrait de sensibiliser les jeunes à la notion d’équilibre alimentaire.
Des steaks hachés dopés au collagène
Le décret sur la qualité nutritionnelle en restauration scolaire venait à peine d’être publié qu’on a appris, le 20 octobre, que des contrôles de la répression des fraudes avaient mis en évidence des non conformités sur des steaks hachés servis aux enfants. Beaucoup trop gras, « dopés » au collagène (une protéine de faible qualité nutritionnelle et à bas prix), ces steaks permettaient aux fournisseurs de faire des économies sur la matière première. Des procédures contentieuses auraient été initiées et la CLCV agira pour que les professionnels indélicats soient sanctionnés.