Les sites administratifs
Les administrations mettent régulièrement en garde contre les faux sites ou les communications semblant émaner d'une institution (administration, mais aussi banque, fournisseur d'énergie…), afin de vous soutirer de l'argent (par exemple contre des démarches administratives courantes), votre numéro de carte bancaire (pour obtenir un soi-disant remboursement) ou d'autres informations pour les utiliser ensuite à vos dépens (revente ou usurpation d'identité). Une des techniques est un mail vous renvoyant sur un faux site, ayant toute l'apparence du vrai, qui vous invite à donner ces informations ou à télécharger un document, qui se révèle contenir un logiciel malveillant.
Pour l'éviter, ne cliquez jamais sur un lien douteux et vérifiez bien l'adresse du site. Les adresses de l'administration se terminent invariablement par « .gouv.fr » ou « .fr ». Parfois un seul caractère peut changer (par exemple « -gouv.fr ») ! Si cela ne correspond pas exactement au site concerné, c'est sans doute un site frauduleux. Créez-vous plutôt des favoris pour tous les sites institutionnels auxquelles vous devez vous connecter et ainsi accédez-y systématiquement.
Les sites commerciaux
Vérifiez la réputation du site sans vous fier aux commentaires publiés sur le site même ou ses réseaux sociaux. Ils peuvent parfaitement être inventés. Faites vos propres recherches en tapant le nom de l'entreprise, du produit ou du domaine dans un moteur de recherche pour voir si des articles ou des consommateurs ont déjà dénoncé les pratiques de l'éditeur du site.
Lisez les mentions légales et les conditions générales. Les sites internet ont l’obligation de publier les mentions légales et les conditions générales de vente (généralement en bas de la page d'accueil). Les premières sont censées indiquer le nom et la dénomination sociale de la société, ainsi que ses adresses et contact (mail ou numéro de téléphone). N'hésitez pas à utiliser ces derniers pour vérifier leur exactitude.
Comme leur nom l'indique, les « conditions générales de vente » doivent vous informer quant à elles sur les conditions de vente, moyens de paiement, conditions d'expédition, possibilités de retour, etc. Suivez-le conseil du Centre européen des consommateurs :« si le seul mode de paiement proposé est un virement ou un transfert d’argent ou encore par un tiers de confiance, fuyez ! Privilégiez les paiements par carte bancaire. En effet, le virement est irrévocable. »
Préférez un site dont l'éditeur est français ou européen. Un site français ou européen vous garantira plus de droits (comme le droit de rétractation par exemple). En cas de litige, vos recours contre un site hors UE auront par ailleurs moins de chance d’aboutir. Pour le vérifier, ne vous fiez pas à la langue dans laquelle il est rédigé ni même au « .fr » de son adresse, qui n'apporte aucune garantie que le siège de la société soit en France, mais regardez là encore les mentions légales. Pour les noms de domaine finissant en .fr, vous pouvez également vérifier sur le site de l'AFNIC (Association française pour le nommage internet en coopération) qui a enregistré le site et quand.
Au moment du paiement, assurez-vous que le site est sécurisé, c'est-à-dire que l'adresse commence par « https » précédé d'un cadenas vert. Leur présence ne garantit pas contre la fraude mais leur absence en revanche signifie que la transaction n'est pas sécurisée.
Méfiez-vous des offres trop alléchantes et vérifiez le prix du produit sur différents sites et notamment celui de la marque.
Enfin, observez le site et son contenu. De multiples fautes d'orthographe ou de grammaire, un logo légèrement différent de l'original de la marque, des liens qui ne marchent pas, etc. peuvent faire légitimement douter du sérieux du site.
Les sites d'informations
De nombreux sites peuvent se présenter comme des sites d'informations, mais propagent en fait de fausses informations pour servir un propos ou un point de vue.
Commencez par lire les mentions légales, la rubrique « A propos » ou « Qui sommes-nous ? ». Comme pour un site commercial, elles vous permettront d'identifier l'éditeur du site, mais aussi de connaître normalement le nom du directeur de la publication, voire du rédacteur en chef ou des journalistes. Si ces informations sont absentes, incomplètes ou si l'éditeur est basé à l'étranger alors qu'il traite de la France, méfiez-vous. C'est dans ces rubriques que sont également en général précisé le caractère parodique ou satirique du site (par exemple Le Gorafi ou Nordpresse).
Regardez si le site possède un numéro « CPPAP » (Commission paritaire des publications et agences de presse ). S'il n'est pas obligatoire, ce numéro atteste que le site et son contenu ont été reconnus par ladite commission comme relevant de la presse et respectant les règles du journalisme.
Ayez l'esprit critique et posez-vous des questions. Les articles sont-ils signés ou anonymes ? Le site publie-t-il ses propres informations ou se contentent-ils de reproduire des articles pris ailleurs ? Les sources sont-elles citées ? Peut-on les retrouver ? Les opinions s'appuient-elles sur des faits ? Différents points de vue sont-ils exprimés sur le même sujet ? Le principe du contradictoire – qui consiste à donner la parole à la personne ou l'institution mise en cause pour qu'elle apporte sa version – est-il respecté ?
Comme pour les sites commerciaux, n'hésitez pas à faire quelques recherches pour voir ce que d'autres disent du site. Vous pouvez également utiliser le « Décodex », un outil lancé par Le Monde en 2017, et qui indique (pour les sites référencés) ceux diffusant régulièrement de fausses informations, ceux dont la fiabilité ou la démarche est douteuse et les sites parodiques. Enfin, et surtout, informez-vous à différentes sources pour recouper les informations et voir comment elles sont traitées ailleurs.
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