Il y a tout juste un an, le scandale des lasagnes au cheval mettait en lumière la complexité et l’opacité de certaines filières agroalimentaires. Les consommateurs avaient découvert avec stupéfaction que la viande pouvait faire l’objet d’un négoce international très mal contrôlé et propice à la fraude.
Quelques jours avant que n’éclate cette affaire, nous avions publié un sondage qui montrait que 79% des consommateurs souhaitaient disposer d’une information sur les pays où sont nés, élevés et abattus les animaux. Cette demande — qui consiste à étendre à l’ensemble des viandes les dispositions déjà en vigueur pour le bœuf — n’a fait que prendre de l’importance avec la révélation de la fraude massive à la viande de cheval dont ont été victimes les consommateurs.
Pourtant, la Commission européenne a adopté en décembre 2013 un règlement nettement en dessous des attentes exprimées par ces derniers. En effet, ce texte ne prévoit d’étiqueter que les pays d’élevage et d’abattage. L’omission du pays de naissance est pour nous problématique et potentiellement trompeuse car, dans la filière porcine notamment, de nombreux animaux naissent dans un pays mais sont ensuite exportés pour être engraissés ailleurs.
Nous nous félicitions donc de l’initiative du Parlement européen qui a exprimé avec une nette majorité (62% des suffrages) son soutien à un étiquetage complet de l’origine des viandes vendues fraîches ou congelées. Nous espérons que la Commission, bien que non contrainte par la résolution du Parlement, saura entendre le message qui lui est adressé. Il faut d’ailleurs souligner que l’amélioration de l’information sur l’origine des produits ne se limite pas aux viandes brutes. Nous souhaitons également davantage de transparence sur l’origine des produits transformés et en particulier les plats cuisinés.