L’usage déraisonnable des antibiotiques en médecine humaine accroît l’émergence de résistances chez de nombreuses bactéries. Mais, c’est aussi le cas en médecine vétérinaire ! C’est pourquoi la France s’est dotée d’un plan Ecoantibio 2017. Initié en 2011 par le ministère de l’agriculture, il vise à réduire de 25% l’usage des antibiotiques vétérinaires d’ici 2017.
Afin de conseiller les filières, l’ANSES a entrepris un lourd travail de recensement des utilisations des antibiotiques dans les élevages. Hormis pour certains usages spécifiques, le rapport de l’agence montre que le rapport bénéfice risque du traitement préventif est défavorable en matière de risque de résistance aux antibiotiques. Cette pratique, encore assez courante en élevage, consiste à traiter des animaux sains exposés à un facteur de risque, mais sans que la présence effective de bactéries pathogènes soit avérée.
L’ANSES recommande donc d’abandonner, immédiatement ou à terme, l’utilisation des antibiotiques en préventif dans les élevages. Quant aux usages curatifs, l’agence préconise de privilégier l’utilisation des antibiotiques à spectre étroit, ciblant précisément la bactérie visée et de réserver leur recours à des situations particulières strictement encadrées.
Les experts soulignent aussi l’importance de rechercher sans tarder et de s’approprier sans délai des solutions de remplacement ou des mesures alternatives (phytothérapie, huiles essentielles, probiotiques, modification de l’alimentation...). Ce que quelques éleveurs semblent d’ores et déjà prêts à faire (Voir l’article Élevé sans antibiotiques).