Lequel d’entre nous achèterait des lasagnes « à la viande rouge », composées, selon les arrivages ou les prix négociés, avec du bœuf ou du cheval ? Ou bien des escalopes de volaille cuisinées sans savoir s’il s’agit de poulet, de poule, de dinde ou d’un autre volatile ?
Ce manque de transparence ne constitue pas une tromperie au sens strict puisqu’il est autorisé par la réglementation pour les produits à base de poisson. Et l’entrée en application en décembre 2014 du volet « information des consommateurs » du nouveau règlement européen sur la politique commune de la pêche n’y a rien changé ! En effet, contrairement à ce que souhaitaient la CLCV et l’ensemble des associations de consommateurs européennes, le législateur a considéré que la mention de l’espèce pouvait disparaître lorsque le poisson est un ingrédient et que le nom du produit ne fait pas référence à une espèce particulière. Ce qui permet aux fabricants de changer de poisson en fonction des cours ou des opportunités commerciales.
Vous l’aurez compris, comme l’a montré notre récente enquête, le consommateur devra continuer à nager en eau trouble lorsqu’il voudra savoir quel poisson entre dans la composition de son plat cuisiné ou de ses rillettes. Si certains fabricants font un effort volontaire vers plus de transparence, c'est loin d'être systématique ! Et comme le prouve notre image, cela concerne aussi bien des produits d'entrée de gamme que des références plus couteuses.