Le contexte concomitant de crise sanitaire, sociale et environnementale provoque une rupture de l’égalité au sein de la population et provoque des tensions au sein de la société.
Face à cette situation, la CLCV réaffirme son engagement auprès des citoyens dans le domaine où s’exerce sa compétence pour porter les demandes légitimes pour que chacun ait accès aux droits fondamentaux.
La crise sanitaire a mis en évidence ou rendu plus visible le nombre croissant de personnes s’installant dans la précarité (5,5 millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire avec une présence de jeunes, de retraités ou de personnes sans activité) et les 9 millions de personnes vivant aujourd’hui sous le seuil de pauvreté auront de plus en plus de mal à faire face aux dépenses courantes, voire même indispensables.
Face à cela, la CLCV confirme son attachement au service public, seul capable de fournir à tout un chacun de vivre dignement (droit au logement, accès aux soins…).
La hausse spectaculaire du prix des énergies gaz et électricité, qui sont indispensables aux besoins essentiels de la population, a nécessité des mesures d’urgence (blocage des prix, chèque énergie, chèque inflation). Si ces mesures sont indispensables, elles ne sauraient toutefois être la réponse pérenne attendue par notre organisation.
La baisse de la TVA à 10 % est attendue par la population, et compte tenu de la démonstration des effets néfastes pour les consommateurs de l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, la CLCV assume le besoin du retour au monopole régulé et le maintien du tarif réglementé de vente (TRV).
Face à la crise du logement, à la fois quantitative et qualitative, le désengagement de l’Etat ne permettra pas de fournir un logement accessible financièrement aux 2,2 millions de demandeurs de logements. La CLCV réaffirme son attachement à la mission généraliste du logement social qui doit répondre à la fois à l’urgence mais permettre également de loger et/ou de maintenir au cœur des métropoles les acteurs essentiels à l’organisation de la vie quotidienne des populations.
Devant le refus de certains maires à construire du logement social, la CLCV se mobilisera pour faire pression pour appliquer la loi SRU et atteindre les 25 % de logements sociaux. De plus, notre organisation s’opposera à toute tentative de minimiser les exigences de répartition territoriale des logement sociaux.
De la même façon, devant l’urgence absolue de rénover les habitations du secteur public et privé, encore faut-il permettre aux propriétaires et aux bailleurs de s’engager dans des travaux coûteux dont la qualité et les prix devraient être contrôlés en échange des aides publiques.
Dans ce domaine, la CLCV demande la mise en place du prêt avance mutation permettant à chacun de pouvoir supporter financièrement les investissements nécessaires à l’isolation des bâtiments.
La crise sanitaire et la prise de conscience de la dépendance, conséquences des échanges commerciaux mondialisés, y compris pour les produits essentiels ou la fermeture des commerces durant les confinements, ont eu une influence sur le marché de la consommation.
En matière d’alimentation, la redécouverte des circuits courts, permettant à la fois de faire vivre les producteurs locaux et d’améliorer le bilan carbone du produit consommé, est une tendance positive encouragée par notre organisation.
De même, le développement des achats de seconde main ou d’occasion qui s’installe dans le paysage commercial bouscule le commerce, y compris le e-commerce.
La CLCV s’inscrit dans ce mouvement de nouvelle consommation et créera dans cet esprit l’observatoire de la réparation dès 2022.
Dans une société qui est bouleversée en permanence par les évolutions technologiques et où le numérique s’installe au cœur de la vie de chacun comme moyen de communication via les réseaux sociaux, ou pour effectuer tout acte administratif et d’acquisition de produits et services, il nous revient de veiller à lutter contre la fracture numérique qui s’installe dans notre pays pour une partie non négligeable de la population et à maintenir coûte que coûte des points d’accueil physique pour permettre les démarches dématérialisées.
Pour autant, la CLCV doit s’investir sur les réseaux sociaux pour populariser ses positions et sensibiliser le public jeune aux alertes conseils qu’elle lance.
Ces moyens de communication sont indispensables pour échanger avec les citoyens au-delà du cercle traditionnel du monde associatif.
Forte de son implantation territoriale, la CLCV, membre organisé et structuré de la société civile, réaffirme sa représentativité à porter les demandes légitimes des consommateurs et usagers vis-à-vis des pouvoirs publics et instances dirigeantes.
Son action engagée depuis soixante-dix ans, dans une démarche de consommation responsable, écocitoyenne, rejoint celle de milliers de consommateurs et citoyens qui partagent ces valeurs.
Motion finale CLCV - Congrès Metz 2021
Crédit photo : © CLCV