Une fois trié par l’habitant, un emballage est dirigé vers un centre de tri pour être séparé avec les autres emballages composés du même matériau, avant d’être envoyé vers une filière de recyclage. Depuis 2024, un nouveau maillon s’ajoute entre les centres de tri et les usines de recyclage : les centres de surtri. Leur rôle ? Optimiser le tri des emballages en plastique rigide qui se retrouvent désormais dans le bac jaune (pots, barquettes) pour accélérer leur recyclage.

Ces nouveaux emballages plastiques incluent une grande variété de résines nécessitant un tri minutieux, différent des autres emballages en plastique, avant d’être recyclés. Ne représentant encore qu’un petit volume des emballages acheminés dans les 120 centres de tri présents sur le territoire français, il serait trop onéreux et peu rentable de doter ces centres d’équipements de tri avancé. C’est dans ce contexte que l’éco-organisme Citeo chargé de réduire l’impact environnemental des emballages et des papiers a proposé de créer des centres spécialisés pour collecter et assurer ce tri : les centres de surtri. L'idée est de regrouper tous ces nouveaux emballages collectés et les traiter dans quelques centres de surtri. Trois centres ont été ouverts cette année à Ruffey-lès-Beaune (Côte d’Or), Épinal (Vosges) et à Mende (Lozère).

Pour quels emballages ?

Les emballages concernés sont les bouteilles de lait en PET opaque blanc, les pots en polystyrène (PS), comme les yaourts, les barquettes en PET (viennoiseries, charcuterie, fruits et légumes) et les bouteilles en PET coloré, comme celles d’eau gazeuse. Derrière le sigle PET se cache le polyéthylène téréphtalate. C’est l’une des résines de plastique les plus communément utilisées dans la fabrication des bouteilles pour boisson.

Quelle est la fonction d’un centre de surtri ?

La mission d’un centre de surtri est d'affiner la séparation des emballages en les classant par typologie, malgré leur grande diversité (composition, forme, taille, couleur). L’objectif est d’obtenir une qualité de tri optimale, en vue de fournir aux usines de recyclage des matériaux compressés en gros cubes qu’on appelle des « balles ». Pour garantir qu'aucun emballage, même les plus petits, ne soit oublié, le processus repose sur l’utilisation de 15 machines de tri optique très performantes et de plusieurs étapes de contrôle.

Comment se déroule le surtri ?

Une première machine casse chaque balle libérant les emballages qui se retrouvent en vrac. Ils sont ensuite dirigés vers des équipements qui terminent la désolidarisation des emballages et séparent ceux de petite taille (moins de 30 mm). Ces derniers sont traités sur la ligne des « fines », par une machine de tri optique dédiée, avant d’être triés par des « défineurs » qui terminent le travail de tri. Tous les autres emballages sont séparés et éjectés par flux, par les 14 autres machines de tri optique du centre. Chaque type de résine passe par deux phases de tri : une première pour une séparation générale des emballages, et une seconde pour peaufiner le tri et éliminer les derniers indésirables (étiquettes, cartonnettes, sachets, etc.). Les emballages non séparés par les premières machines passent sur d’autres machines pour être triés à nouveau, puis renvoyés au début du processus.

Où sont envoyés les emballages après le centre de surtri ?

Les emballages sont ensuite dirigés vers les filières de recyclage dédiées. Par exemple, pour les pots de yaourts fabriqués en polystyrène, ils seront recyclés par l’usine de recyclage chimique d’Indaver à Anvers. Pour les autres filières, les usines seront situées en France, comme Wellman / Carbios à Longlaville et Paprec/Eastmann à Port Jerome pour les barquettes.

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