Depuis quelques années, les régimes sans gluten et/ou sans lactose sont à la mode. D’autant plus qu’ils sont vantés par des célébrités ou des athlètes de niveau international. De ce fait, le marché des produits « sans » explose et s’étend désormais aux marques des distributeurs.
Autre marché florissant, celui des kits de diagnostic ! Ils sont accessibles via Internet ou dans certains laboratoires d’analyse, même sans prescription médicale.
Tests à la carte
Ces tests de dosage des IgG (immunoglobulines G) anti-aliments, appelés aussi « dosages d’intolérances alimentaires », prétendent diagnostiquer de nombreuses allergies et intolérances alimentaires. Ils ne se cantonnent pas aux allergènes majeurs (lactose, gluten, arachide, etc.) mais ratissent large pour enrichir leur offre de prestation.
Par exemple, sur un site spécialisé, pour 98 €, on peut tester 22 aliments auxquels on est, peut-être, intolérants. Pour 500 €, la liste s’allonge et on peut tester jusqu’à 270 aliments (tout un tas de viandes, légumes, fruits, épices, thé, café, etc.).
La transmission des résultats s’accompagne de régimes alimentaires d’éviction censés améliorer diverses maladies.
Chers et inutiles
En plus d’être onéreux (quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros), les tests IgG anti-aliments sont inutiles. En effet, la synthèse d’IgG anti-aliments est un phénomène immunologique normal, nécessaire à la tolérance de notre organisme vis-à-vis des aliments. Leur présence reflète donc les habitudes alimentaires de chacun d’entre nous. Autrement dit, si on consomme plusieurs fois des carottes, on trouvera forcément dans son sang des IgG anti-carottes ce qui ne veut pas dire qu’on est intolérant à la carotte. Et ceci vaut pour tous les aliments.
Mise en garde
Si les kits de dosages possèdent bien un marquage CE qui atteste que leur utilisation n’est pas dangereuse en soi, ils ne sont pas pour autant efficaces en tant qu’outil médical de diagnostic. Ils sont d’ailleurs commercialisés en France sans autorisation préalable de l’Agence nationale de sécurité du médicament. C’est pourquoi la Société française d’allergologie (SFA) met en garde les consommateurs contre l’utilisation inappropriée de ces tests.
En effet, en cas d’inflammation chronique intestinale, de douleurs récurrentes, de ballonnements, d’apparition d’eczéma, recourir de sa propre initiative à ces dosages peut retarder le diagnostic d’une pathologie sérieuse.
En cas de suspicion d’intolérance ou d’allergie alimentaire, mieux vaut consulter son médecin généraliste. Il jugera de l’opportunité de demander l’avis d’un gastro-entérologue ou d’un allergologue qui mettront en place, si nécessaire, un régime d’exclusion alimentaire.