Chez votre pharmacien, combien coûtent un flacon de sirop contre la toux, une boîte de cachets anti-douleur ? De plus en plus de médicaments dits « de confort » ne sont pas remboursables, qu’ils soient délivrés sur ordonnance ou non, et peuvent avoir un prix très différent d’une pharmacie à l’autre. Pour pouvoir faire ses achats en toute connaissance de cause, le consommateur doit avoir accès à une information claire et lisible.
Ce qui doit être fait
Les pharmaciens ont des obligations légales précises à ce sujet. Le prix de vente des médicaments non remboursables exposés à la vue du public (derrière le comptoir ou à portée de main) doit être affiché de façon visible et claire. Le pharmacien doit également indiquer par affichage dans son officine que le prix des médicaments non remboursables est libre. Concernant enfin les médicaments non remboursables à prescription médicale obligatoire, et donc stockés hors de vue du public, un catalogue mis à jour au moins une fois par mois et répertoriant leur prix doit être mis à disposition des consommateurs.
La réalité des pratiques
Mal connues du grand public, ces obligations semblent l’être aussi de la profession. L’enquête que nous avons menée fin mai 2009 dans plus d’une centaine de pharmacies à travers la France en témoigne. L’obligation d’affichage des prix des médicaments exposés à la vue du public est globalement respectée : plus de 80 % des pharmacies visitées ont mis en place un affichage clair et visible, les autres se contentant d’un affichage partiel, voire nul.
L’affichette devant indiquer que le prix des médicaments non remboursables est libre n’apparaît de façon visible que dans 40 % des pharmacies visitées et dans 46 % des cas, elle fait défaut.
Quant au catalogue, un tiers des pharmacies n’en a tout simplement pas. Les autres (67 %) l’ont bien mais ont tendance à le cacher : dans 20 % des cas, il faut en faire expressément la demande pour pouvoir le consulter. Encore faut-il que le consommateur sache qu’il existe et qu’il soit prêt à affronter l’attitude souvent réprobatrice de son pharmacien…
Loin de nous la volonté – comme des pharmaciens l’ont reproché à nos enquêteurs – de transformer les pharmacies en supermarchés. Mais il est indispensable que les clients puissent accéder facilement à l’information tarifaire, comme c’est le cas dans tout secteur où les prix ne sont pas encadrés.